mercredi 28 février 2018

Gaffe aux gaffes Contra(ts)riétés au poêle

  En cette fin de matinée glaciale, Gaston range son bureau. Dans un tiroir, il retrouve un peu de son savon ; même s'il se souvient que Prunelle lui avait dit ne plus jamais vouloir voir cette chose dans les lieux, le préposé au courrier sourit en se souvenant qu'il est en congé.
- Il serait dommage de gâcher. Je sais, je vais le mettre dans les sanitaires, il n'y a jamais  de savon dans le distributeur. Une goutte et les mains sont propres, si ce n'est pas merveilleux !
Il s'exécute à l'insu de tous et il constate qu'en effet, le distributeur de savon était vide comme à l'accoutumée.
Quelques minutes plus tard, monsieur Boulier sort des toilettes en hurlant.
- Qui a trafiqué le savon ??
Le couloir est envahi de mousse et personne ne sait d'où elle provient. Enfin, le comptable émerge de la masse aérienne en faisant remarquer qu'il a besoin d'aide pour sortir de cet enfer. Gaston arrive un sandwich à la main et il demande :
- Alors, vous le trouvez comment mon savon ? Il lave bien, hein ? Mais attention, il ne faut pas en mettre plus d'une goutte. Il est pratique et économique, vous ne trouvez pas ?
Sous les cris de monsieur Boulier, Gaston s'enfuit et il s'enferme dans son bureau en disant qu'il est incompris dans cette entreprise. Son chat dans les bras, il se dirige vers son bureau encombré en frissonnant.
- Il fait froid aujourd'hui ! Ils n'ont même pas démarré les radiateurs !

  L'employé au courrier décide d'utiliser son système de chauffage personnel. Dans les tiroirs de son bureau en métal, il met le feu à du charbon. D'ordinaire, il se sert du dessus du bureau pour se confectionner des petits plats pour se donner des forces et affronter la journée. Mais, attristé par l'incident de la matinée, il décide de déjeuner à l'extérieur. Il croise Monsieur de Maesmaker dans le hall, celui-ci le regarde un peu inquiet en songeant qu'au moins, il ne sera pas dans les bureaux. Dans les locaux déserts, l'homme d'affaire entend un bruit étrange. Un peu inquiet, il pénètre dans le bureau de Gaston et il remarque que la souris s'amuse à plonger dans le bocal du poisson rouge.
 L'homme pose les contrats qu'il tient à la main et il se perd dans la contemplation de ce curieux manège durant de longues minutes. Fantasio, prévenu de l'arrivée du visiteur, toque à la porte, un peu inquiet de le trouver là. Un regard alentour le rassure, Gaston n'est pas dans les parages et tout est calme.
- Bonjour, monsieur de Maesmaker ! Une bien belle journée pour signer ces contrats, n'est-ce pas ?
- En effet ! dit-il d'un ton aimable en lui tendant la main.
Les salutations d'usage échangées, le futur collaborateur se souvient des contrats, il tend la main pour les récupérer sur le bureau où il les a posés mais une vive douleur lui fait lâcher prise au contact de la surface métallique. Furieux, il déchire les contrats en criant qu'il ne remettra pas de sitôt les pieds dans cette maison de fous. Malgré les tentatives de Fantasio pour le calmer, il part en claquant la porte derrière lui. Lorsque Gaston revient, un sandwich à la main, il constate, ravi, que la température de la pièce s'est réchauffée.

Gaffe aux gaffes Photocopieuse farceuse

 Ce matin-là, Gaston est arrivé avant tout le monde. Après s'être assuré que personne ne se trouve dans les parages, il se dirige vers la photocopieuse avant de rentrer dans son bureau en gloussant. Peu après, Fantasio s'avance dans le couloir en sifflotant un air à la mode, une liasse sous le bras. Il observe son reflet dans la vitre, rajuste le col de sa chemise et il se poste à l'accueil où il n'a pas longtemps à attendre.
- Bonjour, monsieur de Maesmaker, je suis heureux de vous voir pile à l'heure. Les locaux sont déserts, nous pourrons signer tranquillement ces fameux contrats. Je vous prie de m'attendre un instant, je les photocopie et je suis à vous.
Fantasio s'engage dans le couloir et il met la liasse dans la photocopieuse avant de tourner sur sa droite pour se diriger vers la machine à café pour fêter dignement ce jour historique d'un liquide noir comme l'encre utilisé pour parapher les contrats. Puis il revient en chantonnant, il ne lui reste qu'à récupérer les contrats en passant et il pourra crier victoire.

 Dans le hall, il heurte monsieur de Maesmaker qui sort en trombe, l'inondant de café brûlant.
- Je ne remettrai plus jamais les pieds dans cette maison de fous, on ne m'y reprendra pas !
Fantasio le regarde sortir, interloqué puis il regarde autour de lui afin de comprendre l'objet de la colère de l'homme d'affaires. Des avions en papier jonchent le sol du couloir  et de l'entrée. Le rédacteur en chef fulmine et il se rend à la photocopieuse pour comprendre ce qui a mis son interlocuteur en colère: un dispositif fixé à la sorte de l'appareil attire son attention. Il appuie sur le bouton et il se rend compte que l'appareil plie les feuilles et les propulse dans les airs sous forme d'avions en papier.
- Mais qui a fait ça ? Qui m'en veut à ce point ?
Furieux, il détruit le dispositif et il le jette dans la corbeille à papier avant d'aller s'enfermer dans son bureau.

 Un peu plus tard, Gaston sort pour voir si son dispositif fonctionne. Les avions en papier qu'il trouve dans la poubelle le remplissent de joie, son invention marche ! Il prend un café et il rejoint son bureau, le sourire aux lèvres : la journée des ses collègues sera illuminée par cette remarquable invention.

mercredi 21 février 2018

Gaffe aux gaffes Vacances au bureau


En ce vendredi, Gaston est seul car tout le monde est soit en congé, soit en réunion. Désoeuvré, il erre dans les bureaux, les mains dans les poches.

- Oh et puis zut à la fin, pourquoi suis-je seul aujourd'hui ? Je n'ai rien à faire.

De retour dans son bureau, le jeune homme fouille dans son placard pour trouver un sac de couchage qu'il remplit avec le courrier en retard qui jonche la pièce avant d'en coudre l'extrémité. Puis il trouve une couverture et il s'apprête à entamer une sieste bien méritée lorsqu'il remarque l'engrais qu'il vient de terminer qui l'attend sur son bureau.

- Mince alors, je l'avais oublié !

Consciencieusement, il verse le flacon au pied de son cactus avant de s'installer pour dormir un peu. A son réveil, à dix-huit heures, il se croit au milieu d'une forêt lorsqu'il comprend que c'est seulement son cactus qui a bien grandi durant les dernières heures.

- Mince alors, mon engrais a très bien fonctionné mais où vais-je bien pouvoir te mettre ?

Avec grandes difficultés, il met le cactus dans l'ascenseur avant de descendre les escaliers en courant. A l'accueil, il récupère le végétal qu'il installe dans le hall d'entrée.

- Voilà, une plante verte, ça égaye tout de suite une entreprise. Bon, il est temps de rentrer à la maison.



Le lundi matin, Prunelle hurle en tombant nez à nez avec le monstrueux végétal.

- Qui a mis ce monstre ici ?

La plante envahit la moitié du hall et elle risque de blesser les personnes qui entrent. Le rédacteur en chef reconnaît alors le cactus de Gaston et il fait appel à un professionnel pour les en débarrasser. Le jardinier arrive deux heures plus tard en même temps que le légitime propriétaire de la plante.

- Je n'ai jamais vu une bête pareille ! Vous avez encore de cet engrais, dites ? Il me serait bien utile pour les fruits et légumes que je vends sur les marchés... Bon, par contre, pour le sortir, je ne vois pas d'autres solutions que la tronçonneuse...

Gaston s'évanouit et le jardinier se gratte la tête perplexe. Il fait appel à son cousin qui est déménageur professionnel. La plante bien emballée pour la protéger au mieux, ils forcent le passage pour la sortir par la porte d'entrée ; quelques branches se cassent dans l'opération mais le cactus bien vivant trouve peu après une nouvelle demeure au jardin botanique. Gaston un peu triste lui promet de lui rendre très souvent visite. Il récupère une branche cassée dont il fait une bouture afin de garder toujours près de lui son cactus adoré.

mercredi 14 février 2018

Gaffe aux gaffes: Anti-vol

  Un soir que Fantasio quitte tard les bureaux du journal, il entend du bruit dans le couloir. Intrigué, il s'avance jusqu'à tomber nez-à-nez avec Gaston. Etonné, il demande à son subordonné pourquoi il n'est pas encore rentré chez lui ; ce dernier lui répond qu'il met la dernière main à son projet et qu'ensuite, il rejoindra son logis. Un peu inquiet, Fantasio préfère ne pas demander de plus amples renseignements et il sort après avoir souhaité une bonne soirée à Gaston.
- Enfin seul ! Je vais pouvoir tester ma dernière invention !
Juché sur une chaise dans le hall, Gaston actionne le mécanisme alors que madame Molaire, la femme de ménage entre dans le bâtiment. Aussitôt, les bouches d'aération laissent tomber une couche de dix centimètres de billes d'acier qui recouvrent bientôt le sol. Madame Molaire tombe par terre et Gaston, prudent, préfère s'éclipser dans les étages. Au fond, il est ravi que son système anti-hold up soit si performant.
Ce faisant, Mélanie Molaire s'est relevée et elle a ouvert la porte d'entrée pour chasser les billes qui colonisent le trottoir et dévalent la rue en pente faisant tomber les passants. Le locataire sous Jules-de-chez-Smith-en-face sortait de chez lui à cet instant. Il glisse sur une bille puis il se relève à la recherche du coupable lorsqu'il aperçoit madame Molaire qui fait sortir les dernières billes par la porte d'entrée, en grommelant d'un ton furieux que si elle trouve l'animal responsable de cette farce, ça va chauffer. En quelques enjambées, le boxeur se plante  devant la femme, prêt à taper du poing. Celle-ci loin de se démonter lui demande s'il est responsable de cette sinistre farce lorsqu'il glisse de nouveau sur une bille et tombe face contre terre sur le trottoir. La femme claque la porte et elle se remet à son ménage qui a pris du retard. Deux heures plus tard, elle quitte les locaux par derrière, non sans vérifier si son agresseur est toujours à l'attendre ou s'il a oublié l'incident. La rue est déserte et elle prend son courage à deux mains pour quitter l'immeuble. Mais tout est calme et c'est soulagée qu'elle monte dans sa voiture.

  Enfin seul, Gaston ose quitter sa cachette pour constater les dégâts. Tout est propre et s'il a démontré l'efficacité de son système, il lui faut maintenant sortir. La porte de devant est bien évidemment fermée tout comme celle de derrière. L'employé au courrier se dit que la sortie la plus simple reste la fenêtre lorsque son ventre lui rappelle qu'il n'a pas dîné.
- Je vais aller manger dans mon bureau et rentrer chez moi. se dit-il en joignant le geste à la parole.
Après avoir cuisiné des pâtes aux sardines et dit bonjour à ses animaux, il décide de s'accorder une petite sieste avant de rentrer chez lui. Quelques minutes plus tard, il est endormi et c'est dans cette position que Prunelle le trouve le lendemain matin, un sourire béat sur le visage.

samedi 10 février 2018

Le livre des ombres d'Elana Epilogue Révélations

  En ce jour d'automne qui se transforme en hiver, les amies d'Elana discutent autour d'un chocolat chaud de leur soirée d'halloween.
- Au fait, Elana, tu as fini ton devoir de français ? Je t'avoue que je ne comprends rien du tout. Tu peux me le passer, que je regarde ce que tu as fait ? demande Leslie.
- Oui, il est dans mon sac de cours. Prends-le. dit son amie en lui désignant son sac à dos.
La brune empoigne la bretelle du sac à dos qui se déchire, déversant son contenu sur le sol.
- Je crois que j'ai déchiré ton sac... dit-elle d'un ton désolé.
- Ne t'inquiète pas, il était vieux. dit Elana en se retournant.
La bouche ouverte, elle voit  ses runes qui brillent sur le tapis de sa chambre. A côté, son jeu de tarot git par terre.
- Mince ! se contente-t'elle de dire en se mordant la lèvre.
- Je suis désolée ! dit son amie en ramassant les objets qu'elle remet prestement dans le sac. Tu t'intéresses à ce genre de choses ? continue-t'elle.
- Heu, oui.
Gênée, Elana hésite sur la meilleure façon d'expliquer ce qu'elle est.  Puis, elle continue :
- Vous savez que ma grand-mère s'intéressait à ce type de pratique et j'ai senti qu'il était temps pour moi d'en apprendre plus.
- Ah, d'accord. répond Leslie en se rasseyant. Mince, j'ai oublié le devoir de français. Je veux dire, c'est vrai que ça ne me surprend même pas venant de toi.
Elle se relève, fouille dans le sac et en sort le devoir tant espéré.
- Mais, du coup, tu fais de la magie ? interroge Maureen, soudain curieuse.
- Laisse-la donc tranquille ! grommelle Leslie en commençant à lire le devoir.
- Oui, enfin, un peu. rougit Elana. Je tire les cartes et les runes surtout. Je ne fais pas vraiment de sortilèges ou de choses dans le genre.
- C'est rare de rencontrer des gens qui pratiquent ce genre de chose de nos jours. continue Maureen.
- Oui, enfin, ce n'est pas le genre de chose dont on parle facilement au détour d'une conversation... sourit la jeune sorcière pour tenter de détendre l'atmosphère. Il y a certainement plus de personnes qu'on l'imagine qui s'intéressent à ce genre de choses...
- Tu as raison... Mais ça t'es venu comment ? interrompt Enora qui suivait la conversation de loin en lisant une bande dessinée.
- Ma grand-mère avait ce genre d'intérêt et je suis tombée sur ses affaires il y a environ une année. Depuis, je me suis beaucoup intéressée à l'ésotérisme et à la divination, notamment. Même si j'ai toujours eu ça en moi, au fond.
Gênées, les amies d'Elana ne savent que dire. Après, un instant d'hésitation, elles parlent des potins du lycée pour passer à autre chose et ne pas mettre leur amie plus mal à l'aise qu'elle ne l'est déjà.

  Lorsque les parents d'Elana rentrent, les adolescentes sont encore en train de discuter des dernières nouvelles du lycée. Ils passent la tête par la porte de la chambre pour dire bonjour aux amies de leur fille et ils voient étalés sur le tapis, runes et tarots. La sorcière pâlit en se rendant compte qu'elles ont oublié de ranger ces objets compromettants et elle ne sait que répondre tandis que ses parents grimacent et leur rappellent qu'il est tard. Peu après, la jeune fille se retrouve seule après avoir dit au revoir à ses amies.
- Je suis désolée, j'aurais dû vous en parler... commence-t'elle.
Puis elle se tait car elle ne sait que dire. Ses parents la regardent avant de lui répondre que sa grand-mère paternelle étant elle-même un peu sorcière, ils ne sont guère étonnés. Ils lui disent qu'elle doit suivre son cœur et son instinct puis ils l'interrogent sur sa journée. Le lendemain, ils offrent à Elana un gros cahier vierge de qualité en guise de grimoire, signe qu'ils acceptent ce qu'elle est.  Soulagée, la jeune sorcière soupire, une page se tourne, elle n'aura désormais plus à se cacher.

lundi 5 février 2018

Gaffe aux gaffes Pot de départ

- Vite, trouvez donc une table ! N'importe laquelle ! Monsieur Dupuis va arriver d'une minute à l'autre.
Fantasio court partout dans les bureaux à la recherche d'une table à mettre dans le hall. Gaston se souvient alors qu'il a rangé sa table de camping dans la cave de l'immeuble et il descend la chercher.
- Tiens, je t'ai trouvé une table !
- Merci Gaston, vous me sauvez la vie ! dit Fantasio en la prenant, visiblement soulagé.
Il s'empresse de la garnir de jus de fruits, de sodas, de salade de fruits et de gâteaux à la crème. Puis, il tend les bras pour aider mademoiselle Jeanne qui arrive avec une pile d'assiettes et de verres à pied. Tout est fin prêt pour l'arrivée de l'invité d'honneur et chacun respire enfin.


   Cinq minutes plus tard, monsieur Dupuis fait son apparition et le pot de départ d'un des journalistes peut enfin commencer. Les verres et les pâtisseries circulent ; le directeur prend soin de dire un mot à chacun.
- C'est vous, Gaston ? dit-il au jeune garçon au pull vert.
- Oui. Vous me connaissez ?
- J'ai beaucoup entendu parler de vous. On m'a dit que vous êtiez aussi inventeur ?
- Oui ! Il m'arrive d'avoir des idées de génie. Venez que je vous montre. dit Gaston avec un sourire, ravi de se voir enfin pris au sérieux.
Intrigué, son supérieur le suit jusqu'au buffet près duquel toute l'équipe discute.
- Qu'est-ce que c'est à votre avis ? demande Gaston avec un sourire.
- Une table, pardi !
- Non, c'est plus qu'une table, regardez donc ! Je suis très fier de cette invention.
Gaston appuie sur un bouton et la table se replie avec force en éjectant ce qui se trouve dessus. Couvert de crème et de jus d'orange, le directeur n'apprécie guère la plaisanterie.
- Mais... On m'a fait venir pour se moquer de moi ? C'est ça ? hurle monsieur Dupuis. D'ailleurs, où est le fauteur de troubles ?


  On cherche Gaston partout mais il s'est éclipsé. Lorsque le directeur entre dans le bureau du préposé au courrier, il voit tout d'abord la montagne de courrier en attente de classement puis son employé qui dort sur son bureau. Il l'empoigne mais Gaston pend mollement au bout de son bras.
- Je ne comprend pas ! dit-il en agitant le gastonlatex.
Puis vexé, il lance violemment la figurine grandeur nature à travers la pièce. Elle atterrit sur le tas de courrier dont l'équilibre précaire vacille et la vague de courrier engloutit le directeur sous les yeux horrifiés de toute l'équipe. Enfin dégagé, monsieur Dupuis se rhabille et il quitte les lieux en claquant la porte et en jurant que c'est la dernière fois qu'il participe à une fête improvisée dans les locaux de la rédaction.