vendredi 27 octobre 2017

Contes d'halloween et de samhain Barm brack

La femme chantonne dans sa cuisine, la vieille mélodie envahit le silence de la pièce froide. Elle pétrit la pâte avec lenteur et amour durant de longues minutes alors que le jour décline. Avec recueillement, elle prend la coupelle et elle observe quelques instants les objets à sa disposition. Sous ses doigts, les gâteaux prennent forme et dans chacun, la jeune femme aux longues tresses rousses glisse un présent.
  Peu après, les gâteaux cuisent au four et Mazoe chantonne en surveillant leur cuisson. Sur un petit papier, elle a noté leur disposition pour ne pas les mélanger le moment venu.  Le soir tombe et la sorcière s'enveloppe dans sa cape pour braver le froid avant de sortir, son panier à la main.
  La femme va frapper à une porte voisine et elle tend un de ses gâteaux sous le prétexte de remercier sa voisine pour un service rendu il y a quelques jours. Elle omet de dire qu'elle a demandé exprès ce service ainsi rétribué. De maison en maison, la pâtissière d'un jour distribue ses gâteaux et une fois rentrée, elle caresse son chat resté au chaud auprès du feu de cheminée.
- Mission accomplie ! murmure-t'elle pour elle-même avant de se lover dans son fauteuil.
  Les jours suivants, la sorcière attend de voir si son sortilège a fonctionné ou non. Dans les mois qui suivent, elle apprend le mariage de la belle Jenny qui a dû trouver un petit anneau dans son gâteau et qu'Aveline qui a trouvé un morceau de bois avait eu une année sentimentale difficile, mais il était bien connu de tous qu'elle avait volé le fiancé de la belle Jenny deux ans auparavant. Mazoe estimait que ce n'était que justice. Joe quant à lui avait trouvé un pois en mangeant son gâteau et il ne se marierait pas dans l'année comme tout le monde le pensait car sa nouvelle dulcinée avait soudainement préféré attendre qu'ils se connaissent mieux pour convoler en justes noces. La pauvre mère Mary qui trimait depuis des années pour élever sa nombreuse marmaille avait trouvé un penny et un emploi bien payé, amplement mérité par cette veuve peu fortunée. Enfin, James  le vieux avait trouvé une pièce dans le gâteau qui reposait sur sa fenêtre et la chance avait sonné à sa porte après des années à enchaîner les difficultés.
  Un an plus tard, alors qu'elle pétrit la pâte de ses barmbrack en chantonnant une vieille mélodie oubliée, Mazoe se demande à quels voisins elle va distribuer ses présents cette année.

jeudi 26 octobre 2017

Le livre des ombres d'Elana Cartes du futur

  Assise en tailleur sur son lit, la jeune sorcière relit ses notes. Les cartes dans la main, elle se concentre sur ce qui la préoccupe avant d'ouvrir son paquet en éventail. Une fois son tirage fait, Elana lit et relit le livret consacré à la signification des cartes.
- Je ne comprends rien ! murmure-t'elle en jetant le livre à terre.
Le cahier où elle a pris des notes sur les cartes qu'elle vient de tirer sous les yeux, elle cherche à décrypter leur signification. Perplexe, la jeune sorcière ne parvient pas à leur trouver une cohérence et elle finit par ranger le tout  à l'abri des regards. Un peu plus tard, Elana se dit que le tarot celtique n'était peut-être pas la meilleure option pour démêler les impressions diffuses qui l'oppressent depuis plusieurs jours. Allongée sur son lit, elle soupire en cherchant la meilleure manière de démêler les fils de ses sensations. Elle ramasse ses longs cheveux roux en un chignon informe et elle réfléchit à la meilleure manière de s'y prendre.
  Prise d'une inspiration, Elana se lève pour farfouiller dans son sac de cours à la recherche de ses runes. Les lourdes pierres gravées pèsent dans sa main et elle sent leur rondeur à travers le tissu. Avec application, la sorcière effectue une deuxième tirage qu'elle consigne dans son cahier puis elle compare les deux tirages. Tout s'éclaire alors et elle comprend que le premier tirage lui donnait des indices et qu'elle n'a pas su pousser la réflexions assez loin pour le décrypter. Même si elle n'est pas sûre de pouvoir se fier à ses tirages, elle se dit que ce résultat peut toujours la mener à voir la situation sous un angle différent. Et l'avenir lui dira si son intuition a été juste ou non.
  Soudain, on toque à la porte :
- Elana, tu es là ?
La jeune sorcière se raidit et elle rabat prestement sa couverture sur ses objets magiques au moment où sa mère ouvre la porte de sa chambre.
- Maman, je t'ai déjà dit de ne pas ouvrir la porte sans mon autorisation ! s'indigne l'adolescente.
- Pardon ma chérie, mais je t'ai déjà appellée deux fois. Nous allons passer à table et nous t'attendons.
- J'arrive dans cinq minutes.

  Sa mère enfin sortie, Elana cache son matériel et elle se dépêche de rejoindre la salle à manger. Un peu plus tard, sa part de quiche aux légumes à la main, l'adolescente se demande ce que sa mère aurait pensé en la voyant ainsi avec ses cartes et ses runes étalées sur son lit. Elle pense à sa grand-mère dont personne n'ignorait la nature et les dons. Mais elle aime l'idée de garder son secret, elle n'est pas prête à dire la vérité à sa mère, elle apprécie les virées nocturnes à la cuisine pour chercher les ingrédients nécessaires à ses charmes, les séances de divination au cœur de la nuit enveloppées du voile du secret. Et elle n'est pas certaine de la réaction de son entourage si on apprend la vérité sur ses activités ésotériques. La jeune fille se demande combien de temps elle pourra garder le secret. Souvent l'envie de parler à quelqu'un de ses questionnements et de ses découvertes l'assaille mais elle se choisit de taire car elle ne voit pas qui dans son entourage serait assez ouvert pour ne pas la prendre pour une folle ou une illuminée. 

mercredi 25 octobre 2017

Contes d'Halloween et de Samhain La nuit hors du temps


- C'est pour cette nuit !
L'homme relève la tête et il tourne la tête vers sa compagne qui file près du feu.
- Je le sais, je le sais. Et cette idée me fait peur, tu le sais.
- Oui mais nous devons nous montrer courageux. reprend l'homme.
- Je le sais, je le sais.

  Peu avant minuit, le couple sort dans leur minuscule jardin. La lune éclaire d'un mince filet de lumière, ténu comme la flamme d'une bougie menacée par le vent, le couple mal assorti qui la regarde. Une mince femme voûtée aux cheveux grisonnants et bouclés, le visage barré de rides profondes qui semblent en casser la peau épaisse se tient près d'un 'homme gras aux membres épais dont la flamboyante crinière d'un argent aussi pur que l'argent du disque lunaire semble illuminer la nuit. Ils frissonnent dans leurs habits élimés mais ils ne ressentent pas le froid, excités par l'attente. Côte à côte, ils patientent main dans la main jusqu'à ce le clocher daigne se réveiller dans la nuit glacée. Attentifs, ils écoutent les bruits de la nuit mais rien ne vient. Ils entendent les animaux fureter autour d'eux et des insectes bourdonner mais ces bruits de la vie nocturne ne les touchent pas. Enfin, le son cristallin parvient à leurs oreilles et ils s'étreignent sous la lune lorsque sonne le deuxième coup au clocher du village.
- Ma sœur, il est temps que notre œuvre s'accomplisse !
- Mon frère, nous allons réussir cette fois-ci ! Nous avons appris de notre échec de l'an dernier.
Au troisième coup, l'homme lève sa fiole vers le ciel et vite, il en verse la moitié dans un gobelet qu'il tend à sa compagne.
Au quatrième coup, ils lèvent leurs récipients sous la lune et ils boivent quand sonne le cinquième coup de minuit. Au sixième coup, leurs corps gisent dans l'herbe blanchie de glace, marionnettes désarticulées que le froid commence déjà à raidir. Ils expirent une dernière fois et leur les fuit vie tandis que retentit le septième coup. Le huitième coup marque le détachement de leurs âmes qui quittent leur enveloppe charnelle pour s'élever dans l'air nocturne. Au neuvième coup, elles passent le voile entre les mondes où une foule les accueille et les entraîne dans une danse endiablée pleine de rires et de chuchotements. Obéissants aux instructions données alors qu'elles occupaient leur enveloppe charnelle, les âmes quittent la folle farandole au onzième coup, elles repassent le voile entre les mondes pour rejoindre leur corps de chair. Au douzième coup, elles regagnent le corps qu'elles viennent d'abandonner mais deux âmes errantes les ont devancées. Elles remarquent avec effroi que de leur vivant, elles ont oublié les mesures de protection élémentaires.

  Alors que commence l'année nouvelle, le frère et la sœur se relèvent comme d'un lourd sommeil et ils se regardent longuement avec un sourire triste, ils ont réussi leur grand projet. Depuis des années qu'ils cherchent à atteindre le but qu'ils se sont fixés, ils ont réussi en cette nuit où le voile entre les mondes est le plus fin, cette nuit hors du temps ni dans l'année écoulée ni dans la suivante. Main dans la main, le couple s'embrasse avec passion sous la lune et ils se murmurent :
- Nous avons réussi, rien ne nous séparera jamais dans cette vie.
Autour d'eux, deux âmes tristes voient leur corps se mettre en mouvement vers une destination inconnue. Alors que l'aube se lève, ils gagnent le monde des ombres.

mardi 24 octobre 2017

Fuite aquatique


L'eau liquide coule
Et s'écoule, libre serpent
Qui dévale et dévore la roche
Dans un bruit chantant.

lundi 23 octobre 2017

Gaffe aux gaffes Gaufre gaffeuse

  Seul dans son bureau, Gaston mélange des produits nauséabonds tous plus colorés les uns que les autres dont le fumet malodorant commence à passer sous la porte en paresseuses volutes d'une couleur indéfinie qui s'élèvent dans l'air. Autour de lui, papiers, crayons et autres fournitures administratives s'entassent sur le bureau encombré ; une gaufre oubliée attend depuis la veille de rejoindre l'estomac de son légitime propriétaire qui farfouille de sa main libre dans un carton avec frénésie.
- M'enfin, j'étais pourtant sûr de l'avoir mis ici !
Le préposé au courrier, un tube à essai à la main, inspecte son bureau du regard ; le meuble croule sous les papiers mais il n'en a cure et enfin, Gaston Lagaffe jette son dévolu sur une petite fiole empli d'un liquide rose vif qu'il s'apprête à verser dans le tube à essai.
- Attention, ça va détonner. avertit-il son chat qui l'observe d'un air intéressé.
  Les deux liquides entrent en contact et les secondes passent.
- Tiens, j'avais oublié ma gaufre. remarque le jeune garçon en la voyant près de lui en train de refroidir dans son papier blanc.Je vais aller me chercher un café, ça va me donner du nerf !
Gaston manque de glisser sur un crayon tombé  à terre et il se rattrape, faisant valser le tube à essai qui inonde le bureau. Il croise Fantasio dans le couloir qui le regarde s'éloigner, perplexe, en marmonnant que le café ne suffira pas et qu'il faudrait de la caféine en perfusion pour donner du tonus à Gaston. Il soupire en constatant l'état du bureau de son collègue.
- Mince alors, mon mélange ne fume pas, je ne comprends pas, j'étais si sûr de moi ! Adieu mon super carburant... dit Gaston en reposant le tube à essai en équilibre précaire sur son bureau.
Les mains dans les poches, le préposé au courrier quitte la pièce encombrée d'un bric-à-brac indescriptible.

Il croise Fantasio dans le couloir qui le regarde s'éloigner, perplexe, en marmonnant que le café ne suffira pas et qu'il faudrait de la caféine en perfusion pour donner du tonus à Gaston. Il soupire en constatant l'état du bureau de son collègue.
- Non, mais il va me ranger tout ça et son café a intérêt à lui secouer les puces ! Le courrier en retard s'entasse sur son bureau depuis des semaines, il est temps que tout ceci disparaisse.
Après un tour d'inspection, Fantasio allume sa pipe mais il a beau chercher il ne trouve pas de cendrier.
- Oh et puis, mince, il sait très bien qu'il est interdit de manger dans les bureaux ! décrète-t'il en jetant son allumette mourante sur la gaufre avant de s'éclipser à grands pas car il vient d'entendre le bonjour sonore de monsieur de Maesmaker retentir dans le couloir.
  Le bureau disparaît dans une énorme détonation et lorsque Gaston revient, son café à la main, il ne peut que s'écrier :
- M'enfin qui a volé mon bureau ? Un meuble presque neuf en bon état ? Et le courrier en retard alors ? Moi qui avait justement pris un café pour me donner du nerf et en venir à bout! Et où est ma gaufre ?


Les personnages et l'univers sont empruntés à Franquin bien évidemment.

dimanche 22 octobre 2017

Dans de beaux draps


Enroulé dans sa couette, le jeune garçon écoute la pluie tomber sur les carreaux et s'y briser en éclaboussures liquides. Il regarde l'heure, midi vient de sonner mais il ne se lève toujours pas. Le froid l'attend l'attend hors de son douillet refuge de chaudes plumes et il ne se sent pas la force d'affronter la rudesse de ce jour d'hiver. Il observe la pièce et il redécouvre le papier peint jauni par le temps, les éclats sur sa vieille table de nuit et les taches sur la moquette. Il s'aventure à tendre la main pour prendre le livre d'aventure qui y trône mais bien vite sa main retrouve son nid chaud et moëlleux. Plongé dans sa lecture, il ne voit pas les heures passer et ce n'est que le soir qu'il lève les yeux de son ouvrage.

La pluie tombe toujours, le froid sévit tout autant. Aura-t'il la force de quitter son lit ?

samedi 21 octobre 2017

Contes d'Halloween et de Samhain Trick or treat


Dans la nuit froide comme la glace, le groupe toque à la porte dans un éclat de rire. Quelques instants plus tard, une vieille femme voûtée leur fait face, enroulée dans un châle brodé élimé.
- Bonjour les enfants, que me voulez-vous en cette heure tardive ?
Le vampire, la momie et le faune se regardent.
- Mince, c'est la vieille Croixdos... dit le faune avant de se reprendre. Bonjour, madame, un bonbon ou un sort ?
La vieille sourit de sa vieille bouche édentée couverte de verrue et elle s'approche du sac ouvert.
- Que me proposes-tu donc mon petit ? dit-elle d'une voix mielleuse.
- Madame, c'est Halloween. dit la momie venant au secours de son voisin.
- Et quelle est donc cette coutume ? Je reçois peu de visiteurs.
Le vampire s'enroule plus étroitement dans sa cape de satin noir car il frissonne de froid ou à cause d'un mauvais pressentiment, avant de s'avancer vers la vieille dame.
- Bonjour, madame. Selon la coutume, les enfants déguisés sonnent à votre porte en demandant un bonbon ou un sort. Si vous ne leur donnez pas de friandises, ils vous font une farce.
A ces mots, la vieille semble réfléchir et elle murmure pour elle-même sans doute.
- Quelle bonne fortune. sussure-t'elle à la lune, ronde et douce qui illumine la nuit de son parfait disque d'argent. Son visage ridé comme une vieille pomme levé vers le ciel observe quelques instants l'astre nocturne avant de revenir vers les enfants.
- Madame, vous allez bien ? s'enquiert le vampire.
- Oui, je reviens. Ne bougez pas.
- On devrait y aller ! chuchote le vampire.
- C'est trop tard, il ne serait pas poli de partir. lui répond la momie.
Une minute plus tard, la vieille Croixdos revient une baguette de bois de noisetier à la main. Elle trouve sur le pas de sa porte, un crapaud, une araignée velue, une chauve-souris qui ne sait comment s'envoler, trois sacs de bonbons, un costume de vampire, un amas de fausse fourrure et un tas de papier toilette. Elle se baisse après s'être assurée qu'il n'y a personne au-dehors et elle referme la porte son butin à la main.
- La récolte a été bonne cette année !

vendredi 20 octobre 2017

Contes d'halloween et de samhain Neepy candle

Cher journal,

  Toi, mon ami le plus proche et le plus intime ; à toi seul, je peux me confier sans retenue. Ils sont agités ce soir, je veux dire plus que d'habitude, et je crains vraiment pour ma vie. Comment pouvais-je savoir en achetant cette vieille maison dont le charme m'a ensorcelé ? Oui, je te l'affirme, mes intuitions étaient fondées, des esprits hantent cette maison. Mais comment pouvais-je le savoir en l'achetant ? Cette maison, je te l'ai déjà confié, m'a charmée dès que j'y suis entré par son âge vénérable, son bois vermoulu dont les sculpures à la peinture écaillée sont abîmées par endroit. Tu sais combien j'aime caresser ce bois qui semble comme verni par le passage du temps. Cette maison est vivante de jour comme de nuit mais je ne le voyais pas. Ils se sont tenus à peu près tranquilles jusqu'ici mais ce n'est plus le cas aujourd'hui. Le voile entre les mondes s'amincit en cette nuit particulière et je crois que venues du néant, des forces obscures les agitent. Il me semble qu'à mon arrivée, il y a deux mois, les premières semaines, les esprits de ce lieu m'ont observés en se faisant discrets. A maintes reprises, je me suis senti observé et j'ai entendu du bruit notamment la nuit. Mais ces dernières semaines, ils se sont enhardis peu à peu. Des coups se sont fait entendre dans les murs, des objets sont tombés alors que je n'étais pas dans la pièce. Mais je me suis dit que je rêvais ou que les objets étaient en équilibre précaire avant leur chute.

  Les enfants d'ici ont l'habitude de créer et de transporter un navet gravé d'un visage diabolique éclairé de l'intérieur par une bougie. Ils l'évident longuement avant le grand soir. J'ai fait de même, je suis entouré de figures grimaçantes qui paraissent inspecter les alentours à travers les carreaux. Mais j'ai beaucoup de fenêtres comme tu le sais et mon stock de bougies n'est pas éternel, je dois seulement tenir jusqu'à l'aube. Tu me répondras que les esprits sont à l'intérieur mais ce soir, ils ont l'air d'être sortis, je ne les sens pas, je ne les entends pas. Je suis seul pour la première fois depuis mon arrivée en ce lieu. J'espère qu'ils ne sont pas partis en quête de renforts.

jeudi 19 octobre 2017

Mappemonde


Mes doigts parcourent la sphère
Et je rêve aux pays que mes doigts caressent.
Je me dis Un jour, j'irai là ! en montrant une tourbière
Et là ! en montrant le loch Ness.

Mais il est l'heure de faire mes devoirs
Et je m'attable
Tandis que mes pensées voguent au loin parmi l'ébène si noire
Et des forêts vierges véritables.

mercredi 18 octobre 2017

Challenge lecture 2017

J'ai plus de 1 500 ebooks en attente de lecture. Je vais mettre 30 ans à les lire à raison d'un livre hebdomadaire.
J'ai décidé de lire un livre par semaine en plus de la littérature en ligne.

Pour ne pas avoir de regret quand je serai bien vieille le soir à la chandelle.
L'idée, c'est d'utiliser les temps morts: dans le bus ou en l'attendant par exemple.
Prendre l'habitude de prendre mon livre avec moi
Je n'ai pas ce réflexe, je l'ai regretté maintes fois. Je me suis cousu une pochette à cet effet, d'autant plus que j'ai pas mal de livres électroniques et que ma liseuse ne prend pas trop de place.
Le noter dans mon bullet journal
J'ai fait une liste dans mon bullet journal.
Faire des articles sur mes coups de cœur ou un mini compte-rendu pour chaque livre lu

Livres lus (tant ebooks que livres papier)

1 Un bûcher sous la neige de Susan Fletcher
une pure merveille de poésie et d'humanité sur fond de sorcellerie et de bûcher au cœur des Highlands

2 Le vitriol de lune d'Henri Béraud
Prix Goncourt 1922
Certes, c'est un prix Goncourt et un livre ancien mais il se lit très facilement et sans s'en rendre compte. Je l'ai pris parce que le titre était poétique et j'ai bien fait.
Il parle d'une tentative d'assassinat contre le roi et surtout un garçon un peu rêveur fasciné par son oncle qui grandit dans son ombre.

3 Cartographie des nuages de David Mitchell
dont est tiré le film Cloud atlas. Un livre dense mais qui se lit bien. Je connais bien le film, ça aide grandement d'autant plus que chose rare, le film est très fidèle au livre, ce qui ne gâche rien. Par contre, c'est un bon pavé...

4 Cinq lions de cendres T1 de Jamreo
Une bonne lecture qui m'a plongée dans l'univers des souffleurs de verre et de Venise au XV ème siècle avec des intrigues qui s'épaississent au fil de la lecture, des descriptions qui nous plongent dans l'univers et des personnages tous plus attachants les uns que les autres.

5 Cinq lions de cendres T2 de Jamreo
La boucle se resserre un peu plus et se termine par des révélations. Une lecture toujours aussi plaisante.

6 La trilogie des gemmes T1 Rouge rubis de Kerstin Gier
J'ai vu le film il y a fort longtemps et je le retrouve bien dedans. Ce récit reste de la littérature pour adolescent, je trouve personnellement que l'héroïne manque un peu de caractère mais elle est jeune et c'est de son âge, j'ai envie de dire. Pour autant, rien de mièvre ou autre. Ce livre explore les voyages dans le temps d'une manière plutôt originale et à une époque contemporaine, ce thème s'ancre dans la vie quotidienne de l'héroïne avec des voyages parfois imprévus. J'ai bien retrouvé le film dans le livre, ce qui est plutôt un bon point.

7 No man's land T1 de Clyfia Shana
J'ai dévoré ce récit bien écrit et qui se lit très vite. Un célèbre hacker dans un monde qui rappelle le nôtre nous raconte sa vision des chose.

8 La trilogie des gemmes T2 Bleu saphir de Kerstin Gier
idem que pour le tome 1

9 Le manoir Delalande T1 de Clyfia Shana
Un inquiétant manoir perdu dans la lande, des créatures étranges et des personnages hauts en couleur.

10 La trilogie des gemmes T3 Vert émeraude de Kerstin Gier
Pour le coup, je suis un peu déçue, la fin est vraiment différente du film alors que tout le reste est relativement similaire. Une chouette lecture.

11 Les ombres de Paris T1 Les ombres de Jack de Diogène
une fort sympathique lecture qui s'est faite sans m'en rendre compte

Au coin de la rue


Je passe le coin d'une rue
Inconnue
Et je me retrouve dans un nouveau monde
A explorer et à pointer du doigt sur ma mappemonde.

Les couleurs nouvelles,
Les détails architecturaux
Tout m'appelle
Et je tente de percer l'ombre des carreaux.

Je m'imagine l'intérieur des maisons
Et la vie des habitants de cette rue.
J'imagine la vie parallèle des habitants, de ces voisins inconnus. Mais partons,
Une autre rue m'attend, une nouvelle aventure.

mardi 17 octobre 2017

Voyage de chocolat

Un carré de chocolat dans la bouche,
Il m'emporte au loin et je rêve.
Je rêve de l'Afrique et des animaux farouches ;
Et des cacaotiers qui exhalent leur sève.
J'imagine leurs senteurs piquantes
Sous le vent
Et leurs cabosses craquantes et luisantes.
Mais moi, je suis à Paris sous la grisaille et le béton.

Vite, il me reste du chocolat !

lundi 16 octobre 2017

Contes d'halloween et de samhain On m'appelle Jack O' Lantern

  Je m'appelle Jack et voici mon histoire mais ce n'est pas celle que l'on raconte. Un soir, alors que je me réchauffais dans une taverne, j'ai entendu une voix murmurer mon nom à mon oreille. De peur, je me suis levé précipitamment et j'ai écrasé le pied du Diable qui buvait sa bière accoudé au bar. Je l'ai immédiatement reconnu à la queue qui dépassait de la jambe de pantalon dans lequel il l'avait passée. L'esprit embrumé par la bière, je me suis excusé et il m'a alors fait une proposition. En échange de mon âme, il pouvait m'offrir tout ce dont je rêvais. Intrigué, j'ai accepté et c'est devant une nouvelle bière qu'il m'a fait sa proposition. La fatigue et l'alcool embrumaient mon esprit mais j'ai compris l'essentiel du marché qu'il me proposait : mon âme contre la faveur de mon choix. Stupidement, j'ai accepté en échange d'un ultime verre. Le diable s'est changé en pièce de six pence devant moi et soudain dégrisé, j'ai fait la seule chose à faire : j'ai pris la pièce et je l'ai enfermée dans ma bourse avec ma croix en argent, le seul bien qui me restait, la croix en argent reçue à mon baptême que je comptais monnayer sous peu. Prisonnier, le Diable ne pouvait plus quitter ma bourse et j'obtins qu'il ne réclame pas mon âme avant dix ans ce qu'il accepta. J'avais l'intention de racheter mes péchés durant cette décennie, voyez-vous. Mais je n'y parvins pas. C'est ainsi que dix ans plus tard, j'ai recroisé le Diable sur une route isolée, il voulait mon âme comme convenu. Or, je n'étais prêt à perdre la vie. Paniqué, je cherchais des yeux une église où me réfugier mais je ne vis rien mais je remarquais un pommier. Alors, j'ai demandé au Diable de cueillir une pomme à l'arbre. Grimpé sur mes épaules, il a commencé à farfouiller dans les hautes branches pour cueillir le fruit tandis que de mon couteau, je sculptais une croix sur le tronc de l'arbre. Je n'ai pas compris pourquoi Satan fut décontenancé, après tout, il était perché sur mes épaules, les mains dans les branches du pommier mais il n'était pas grimpé dans l'arbre. Je crois qu'il est un peu superstitieux. Ma ruse a réussi et il ne pouvait plus descendre. Il a donc fini par accepter de ne jamais prendre mon âme. J'ai ôté le morceau d'écorce marqué d'une croix et il est descendu de mes épaules.

  Le souci, c'est qu'à ma mort, saint Pierre m'a refusé l'entrée du paradis. Voyez-vous, je m'étais promis de cesser de boire et je n'ai pas tenu cette promesse. D'ailleurs, je suis mort de froid après avoir trop bu un soir d'hiver alors que la neige tombait. Je ne me suis pas réveillé avant que le froid engourdisse mon corps. Le diable a refusé de me laisser entrer en enfer en brandissant sa promesse comme argument valable. Je n'avais pas d'autre solution, alors je suis reparti. Mais je suis revenu vers le Diable avant qu'il ne ferme sa porte et je lui ai demandé un charbon ardent, je suis mort de froid, j'estimais avoir le droit de ne pas mourir de froid dans l'éternité à venir. Il a accepté contre la promesse de ne plus jamais traiter avec lui.

  Je dois errer entre les mondes jusqu'au jugement dernier pour gagner mon paradis. Il n'y a rien dans l'entre-monde, aucune couleur définissable, rien, ni arbre, ni pierre, ni objet, ni animal. Le néant. Dans sa miséricorde, Dieu m'a accordé le droit de retourner errer sur Terre le jour de ma mort. La première fois, j'étais si heureux de fouler un sol familier ! Mais le vent menaçait d'éteindre mon charbon ardent et je n'ai pas trouvé d'autre solution que de déterrer un navet dans le champ proche pour l'y mettre. J'ai eu du mal à le creuser, il était gelé mais j'y suis parvenu non sans peine. Pour éloigner les questions, j'y  ai sculpté un visage avec une pierre qui trainait pas là. J'avais honte de ma conduite, je préférais effrayer les gens qui me verraient que de répondre à leurs questions. Je suis heureux de voir qu'aujourd'hui encore, en ma mémoire, on évide des citrouilles et des navets. Cela me donne la force d'attendre une année de plus en attendant le jugement dernier où j'aurais suffisamment expié mes fautes pour gagner mon paradis.

dimanche 15 octobre 2017

Vendredi 13


Ce matin, je suis parti en retard pour me rendre au travail et je suis arrivé en retard sous une pluie battante. Trempé jusqu'aux eaux, glacé, je suis entré dans le hall, frissonnant et de mauvaise humeur. La journée fut longue et monotone, je me suis ennuyé toute la journée à faire défiler chiffres et données sur mon écran. Je hais ce travail aliénant mais normalement, je vais enfin entrer dans le vif du sujet très bientôt d'après mon supérieur.
A treize heures treize, j'ai regardé ma montre et j'ai souri. Selon les heures miroir, mon vœu va se réaliser, j'ai souri avant de quitter la table où je déjeunais avec mes collègues pour aller me prendre un café. Bien sûr, j'ai marché sur mon lacet défait et je me suis ébouillanté la main. Après un tour aux toilettes pour refroidir ma main, j'ai enfin pu avaler mon café qui avait refroidi mais je n'avais plus le temps de le réchauffer car je reprends le travail à treize heures trente.
Tout l'après-midi, j'ai eu à faire face à des soucis de téléphone et d'ordinateur, ils n'ont cessé de s'allumer et s'éteindre. Malgré ces désagréments, mon supérieur attendait de moi que je termine mes tâches en cours dans la journée. Bien sûr, je suis parti en week-end sans avoir fini et sous une pluie de reproches ; ainsi que sous une pluie battante. De nouveau glacé jusqu'aux os, je suis rentré chez moi, dans mon appartement solitaire. Evidemment, le chauffe-eau a mal fonctionné alors que j'étais sous la douche et je me suis ébouillanté. Plus tard, en train de manger devant un film, il a fallu que ma mère m'appelle pour prendre de mes nouvelles alors que je n'avais qu'une envie, rester tranquille. Trois quart d'heure plus tard, je raccrochais enfin en ayant manqué la moitié du film et avec mon repas qui avait refroidi, la faim au ventre. Affamé, j'ai mangé mon reste de dîner après un rapide réchauffage au four à micro-ondes, à moitié tiède. J'ai pu voir la dernière demie-heure de film avant de me décider à aller me coucher. En entrant dans la chambre, je me suis cogné le petit doigt contre le montant de mon lit. Vivement demain !

samedi 14 octobre 2017

Temps d'automne


Le temps emporte les jours de l'automne
Comme le vent emporte les feuilles jaunissantes.
Automne passe, hiver vient.
La Terre se repose et son cœur se glace sous le crachin.

jeudi 12 octobre 2017

Symbolique onirique

Depuis quelques semaines, je vois toutes les nuits un étrange symbole dans mes rêves. Je sens une présence dans ma chambre, elle me semble hostile mais que je sois dans le noir ou que j'allume la lumière, elle demeure pour s'évanouir au matin. Pardon, je me nomme Jules, j'ai quinze ans et je ne crois pas du tout à tout ce qui est surnaturel ou ésotérisme. Bref, las de voir ce symbole toutes les nuits, j'ai fini par le tracer sur une feuille de papier que j'ai brûlée. Sans succès. Alors, de guerre lasse, je l'ai tracé sur ma peau au stylo bille. Le hic ? Le démon qui hantait ma chambre me hante désormais...

mercredi 11 octobre 2017

Le livre des ombres d'Elana Sorcière charmante

Assise à son bureau, l'adolescente prend des notes dans son cahier. Elle réfléchit dans un murmure :
- Il me faut quelque chose de petit mais efficace.
Son stylo plume à la main, elle liste ses objectifs puis les ingrédients en sa possession avant de les examiner un à un. Elle cherche des choses pratiques, petites et accessibles facilement. Son choix fait, elle se rend dans la cuisine à pas de loup et elle fouille dans les placards. Avec précaution, elle ouvre les portes en silence pour ne pas réveiller ses parents et elle se sert avec parcimonie avant de remonter dans sa chambre, soulagée.
- Bon, la mission ravitaillement a réussi. Au travail !
Elana écoute longuement les bruits dans la maison mais tout est calme. Avec un soupir, elle découpe un vieux tee-shirt qu'elle coud pour confectionner un sachet dans lequel elle met les ingrédients qu'elle a choisis avec soin. Une fois le sachet refermé, elle se concentre quelques instants pour se remémorer la fonction de son sachet-charme. Avec le sentiment d'avoir accompli une chose importante, Elana se recouche en serrant le sachet contre son cœur. La chance va enfin tourner. Depuis des mois, elle accumule les difficultés malgré ses efforts, elle avait besoin d'un peu d'aide pour tenter de remettre les choses dans le droit chemin. Elle espère que son charme sera efficace.

mardi 10 octobre 2017

Visite nocturne 2


La jeune femme s'avance vers son bien-aimé.
Endormi, il entend un bruit dans le noir de la chambre ;
Intrigué, il s'assied sur son lit et il sonde l'obscurité
Qui ne révèle rien contre lequel il devrait se défendre.

L'homme se recouche et il sent une présence à ses côtés.
Intrigué, il tend la main et il reconnaît l'arête d'un nez bien connu
Pour l'avoir caressé maintes fois par le passé.
- Tu es revenue...

La femme sourit et elle prend l'homme dans ses bras.
Le noir de la chambre masque son sourire dément.
Une fois l'homme endormi par un charme de sa connaissance après leurs ébats,
La femme se lève et elle quitte la chambre lentement.

Au matin, l'homme se réveille seul dans le grand lit,
Il croit avoir rêvé le retour de sa défune aimée
Mais un long cheveu blond lui révèle la réalité de la nuit
Passée.

Quelques recherches plus tard,
L'homme comprend que ce n'est pas son aimée
Qui lui a rendu visite hier soir
Mais un succube esseulé.

Le chagrin étreint son cœur
Et il pleure dans la solitude de son appartement.
- Pardon, mon aimée, j'ai cru à ton retour.
Depuis ta mort, tu me manques tant
Que j'ai cru un instant
A ton retour ;
Mais il est loin ce moment
De te rejoindre dans la mort pour toujours.
Pardonne-moi.

lundi 9 octobre 2017

Visite nocturne

La silhouette se penche sur la femme endormie. Il caresse du bout du doigt les ridules, signe des années qui commencent à modeler son visage. Puis, allongé contre elle, il écoute sa respiration sereine. Il se demande à quoi elle peut bien rêver. Dans le noir de la chambre, la créature observe l'esquisse de sourire qui marque son visage paisible.
Devant tant d'innocence, l'incube quitte le lit, léger comme une plume. Il s'assied sur le rebord de la fenêtre pour observer les étoiles à travers la vitre. Il jette un dernier regard à sa victime avant de sauter par la fenêtre. Troublé, il se demande ce qui l'a retenu avant de hausser les épaules et de se diriger vers la maison voisine.

dimanche 8 octobre 2017

A la recherche de l'Atlantide 3/3

Deux semaines plus tard, à bord du sous-marin affrêté par Lorenzo, riche industriel italien nous avons trouvé l'Atlantide. Une merveilleuse cité sous-marine aux élégantes colonnes de marbre. Le problème, c'est que les atlantes nous ont attaqués et ont cloué le sous-marin au sol. Ils sont en train d'attaquer la coque, nous n'en avons plus pour longtemps. Je mets ces messages dans trois bouteilles qui iront à la mer lorsque l'eau envahira l'habitacle, j'espère qu'elles tomberont entre de bonnes mains. Adieu... L'eau commence à s'infiltrer.

samedi 7 octobre 2017

A la recherche de l'Atlantide 2/3

Le lendemain, j'ai descendu en scaphandre plus profond qu'auparavant et j'ai vu des vestiges de ce qui ressemble à une ville enfouie, il n'y a que quelques colonnes brisées qui émergent du sable mais je suis sûre que c'est elle.


Je dois plonger plus profond pour trouver ce que je cherche. Après quelques recherches sur internet, j'ai trouvé les coordonnées d'un riche industriel qui étudie l'Atlantide, je l'ai contacté, je verrai bien.

vendredi 6 octobre 2017

A la recherche de l'Atlantide 1/3


Dans une brocante, j'ai trouvé un vieux manuscrit qui indique le lieu où trouver la légendaire Atlantide regorgeant de richesses et de légendes. Désoeuvrée, j'ai pris un billet pour la Méditerrannée et les colonnes d'Hercule. Dans l'avion, je relis mes recherches sur ce continent mythique.

A l'emplacement indiqué, j'ai plongé en bouteilles toujours plus profond et j'ai vu les premiers vestiges de cette cité mythique. Du moins, il me semble car la pression m'a empêchée de descendre plus profond. Dépitée, j'ai dû remonter.

jeudi 5 octobre 2017

Le héros de l'histoire


Dans la librairie poussiéreuse, Hugo examine les rayons peu fréquentés. Seul dans l'échoppe miteuse, l'adolescent frissonne en se demandant ce qu'il est venu faire en ce lieu. Un livre attire son attention et il tend la main pour le prendre.
« Livre dont vous êtes le héros de l'histoire. Vivez l'aventure grandeur nature »
En trépignant de joie, le jeune garçon passe en caisse et il rentre chez lui. Enfermé dans sa chambre, il ouvre le livre et il parcourt les pages avec avidité. Ce n'est qu'au moment où le livre l'aspire qu'Hugo regrette de ne pas avoir lu l'avertissement en première page. Mais il est trop tard.

mercredi 4 octobre 2017

Le livre des ombres d'Elana A la baguette

- Il me faut une baguette !
Elana se lève de son bureau où elle étudie en cette fin d'après-midi. Elle fait les cent pas dans sa chambre en réfléchissant à cette idée saugrenue. Délaissés, ses devoirs l'attendent dans un désordre de crayons, de feuilles de papier et de livres.
- Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir en faire ? L'idée me plaît beaucoup mais à quoi va-t'elle bien pouvoir me servir, à la fin ?
La jeune fille hausse les épaules et elle se décide à fouiller parmi ses éléments à bijoux. Un peu fébrile, elle soupèse les pierres, les examine et soudain, sa main est attirée par une minuscule pierre verte. Elle a trouvé ce qu'elle cherchait.

  Assise sur son lit, son tube de colle en main, la jeune fille positionne délicatement la petite pierre sur le haut de la baguette. La pierre est juste à la bonne taille et elle n'a que peu de temps pour la positionner correctement avant que la colle ne la scelle définitivement. En outre, elle ne veut surtout pas abîmer la pierre de ses rêves par une pointe de colle au mauvais endroit. Une fois la calcédoine bien fixée, Elana soupire de soulagement, elle a réussi. Une forte pression pour bien fixer la pierre et elle a presque terminé ; l'adolescente hésite.
- Que vais-je faire d'une baguette ? Oui, c'est cool mais sérieusement ? Et si quelqu'un tombe dessus ?
Elle repose délicatement l'objet pour allumer son ordinateur et faire quelques recherches. Elle a acheté ce lot de pierres il y a bien longtemps et elle n'a jamais su que faire de cette pierre d'un vert lumineux.
- La calcédoine agit sur la confiance en soi, elle protège des influences négatives quotidiennes. Cette pierre symbolise le renouveau et le début d'un nouveau cycle de vie.

  Cette pierre que l'a appelée est appropriée à la situation, en effet. Elle n'avait jamais bien su quoi faire de cette pierre d'un vert particulier, doux et venimeux à la fois. Mais que va-t'elle faire d'une baguette ? Elle se dit qu'elle peut toujours prétexter qu'il s'agit d'un pic à cheveux si on lui pose des questions mais elle se demande où tout cela va la mener. Elle achève son œuvre d'une rune maladroitement gravée avant de la ranger dans son sac. Elle a encore du travail à faire dessus avant de lui donner sa pleine puissance, elle a le temps... Elle aime ce banal pic de bois, elle l'a longtemps gardé pour une utilisation qui lui tiendrait à cœur. Une baguette pourrait lui être utile si elle décide de faire de gros rituels mais elle ne se voit pas en sorcière qui réalise des sorts élaborés. Elana préfère les petits charmes simples ou la divination, fabriquer des talismans ou utiliser des pierres pour l'aider dans les moments difficiles. Les gros sorts compliqués ne l'attirent pas. Il est trop tard, son instinct a décidé pour elle.

  Elana range la baguette dans son sac de cours et elle retranscrit les informations sur la pierre qu'elle vient de recueillir dans son grimoire. Elle note dans son agenda qu'elle doit trouver un moment pour la consacrer mais pas maintenant. Plus tard. Elle a franchi un pas sur une voie qui va changer sa vie, elle doit prendre son temps. Puis l'adolescente se remet à ses devoirs, elle a choisi une voie, elle doit la suivre jusqu'au bout désormais.

mardi 3 octobre 2017

Fuite sylvestre


  Dans sa fuite, la jeune fille trébuche dans le lit de la rivière. Par chance, elle est peu profonde à cet endroit mais dans sa panique, elle peine à se relever. Ses longs cheveux bleus tirant sur le mauve traînent dans l'onde boueuse mais elle n'y prend pas garde. Elle se relève, un peu tremblante, en regardant en arrière de ses étranges yeux violets avant d'observer rapidement son environnement. Doit-elle continuer sa course dans le lit de la rivière pour effacer ses traces ou couper par la forêt pour mieux se dissimuler ? Elle hésite une seconde de trop à s'enfoncer dans la végétation luxuriante, ses ennemis approchent, elle entend leurs pas. Tremblante, la jeune fille avance aussi vite qu'elle le peut dans la forêt parmi les lianes qui menacent sa fuite et les insectes grouillants. Pieds nus, elle craint à chaque instant de déranger un serpent ou une araignée venimeuse mais sa vie est en danger, elle n'a pas le temps de s'attarder en ce lieu. La proie s'arrête un instant pour se reposer et écouter les murmures des arbres et de la forêt mais tout est calme. Soulagée, elle est espère que ses poursuivants ont suivi la rivière. Elle frissonne seulement vêtue de son trop court pagne marron et de son haut de feuilles. Elle enrage de ne pas avoir compris plus tôt qu'elle se jetait dans la gueule du loup. Elle pensait se rendre à une fête pour implorer les dieux d'épargner les récoltes des insectes qui les détruisent depuis plusieurs mois. Elle s'était faite belle en ce jour et c'est avec soin qu'à l'aube, elle avait tracé des arabesques sur son corps pour former un réseau presque lumineux tant elles étaient blanches en contraste avec sa peau dorée. En sortant de sa tente, elle avait compris qu'elle était désignée pour le sacrifice destiné à apaiser les dieux et les esprits des ancêtres. La toute jeune fille n'avait écouté que son instinct et elle avait feint d'accepter son sort pour fuir dès que la vigilance de ses gardes s'était relâchée.
  Qu'allait-elle devenir seule dans la forêt ? Elle songeait à la victime qui l'avait remplacée, emplie de culpabilité. Mais elle avait fait son choix et retourner au village ne la ramènerait pas à la vie car à l'heure qu'il est, elle doit avoir été offerte en sacrifice aux dieux et aux déesses. Elle espère seulement que ses poursuivants ont pris la mauvaise direction ou abandonné leur chasse. Partir, elle doit partir loin, très loin et avec de la chance, elle trouverait une tribu d'adoption aux mœurs moins cruelles. Pleine d'espoir, la jeune fille lève les yeux vers les arbres, elle murmure une prière et elle avance d'un pas résolu sous le couvert des arbres alors que les premières gouttes d'une pluie chaude effacent les peintures rituelles sur sa peau.

lundi 2 octobre 2017

Baba yaga ou la sorcière du placard


Baba Yaga m'appelle toutes les nuits depuis un mois. A minuit, elle chuchote à mon oreille, « Suis-moi et je te livrerai mon secret. ». Ce soir, clouée au lit par la fièvre, j'ai cédé et je l'ai suivie dans son antre dans le placard sous l'escalier. Je ne sais pas comment elle a fait mais elle a pris ma place. Si j'ai bien compris, je dois trouver comment accomplir ce sortilège puis trouver une victime consentante. La bonne nouvelle, c'est que j'ai apparemment l'éternité devant moi.

dimanche 1 octobre 2017

Dans les profondeurs d'internet

Le groupe d'adolescent éteint la télévision et se disperse dans le salon.
- Ce film d'horreur était vraiment bien et il faisait peur ! On fait quoi maintenant ?
- On pourrait sortir ? C'est Halloween, autant en profiter. dit Jade en s'asseyant sur le canapé. Ou tu as une meilleure idée Yann ?
- Oui, vous connaissez le deep web ?
- Un peu... dit Julie, un peu inquiète tout à coup.
- C'est simple, il suffit de trouver la porte d'entrée et on peut avoir accès à des choses horribles comme trouver un meurtrier, assister à des meurtres en direct, trouver du matériel illégal. Et je connais la porte d'entrée...
- Yann, c'est une mauvaise idée... Si on allait en boîte plutôt ?
- Non, mais c'est marrant, vous allez voir. Je me connecte et tenez, là, je clique, par là. Tenez, là, c'est intéressant. Je suis en communication avec un tueur, c'est trop cool !
- Génial... grogne Jade entre ses dents.
Les deux filles s' éloignent, lassées du jeu de leur ami commun.
- Euh, les filles...
- Oui ? disent-elles en choeur en arrivant en courant un peu inquiète.
- Il dit qu'il arrive dans quelques minutes. Il a notre adresse...
- Mais comment ? commence Jade.
- Aucune idée. répond Yann.

Soudain, on toque à la porte.
- Mince, je crois que c'est lui. dit l'adolescent en se levant, un peu inquiet.