jeudi 1 juin 2017

Rune d'ambre Chapitre 15/30


  Après avoir fui les lieux pour rejoindre la maison de Raya et Andrea, Rune est envoyé d’office dormir après un solide repas et un examen minutieux.

   Le lendemain matin, Raya veut leur faire une surprise et elle les emmène tous dans le désert de Myorina pour se changer les idées. Durant leur téléportation, Raya commence à leur expliquer que ce désert est composé pour moitié de sable et pour l’autre de pierres. La chaleur les écrase mais ils marchent tant qu’ils le peuvent. Le sable s’étend à perte de vue sous le ciel pur puis soudainement, il se transforme en une large étendue couverte de pierres. Emerveillés, les deux adolescents qui n’ont jamais vu de désert s’arrêtent pour observer le paysage.
- Faites attention aux scorpions ! glapit soudain Raya en écrasant l’insecte. Ils grouillent partout dans les environs. Bon, cherchons un endroit où pique-niquer.
Dans une oasis, ils se reposent à l’ombre des palmiers et les adolescents regardent autour d’eux pour s’assurer qu’aucun scorpion ne se trouve dans les parages. Quelque peu rassurés, ils mangent avant d’aller se tremper les pieds dans l’eau fraîche. Autour d’eux, le sable ondule et s’étend comme une mer dorée. L’heure matinale n’a pas encore laissé le temps au soleil de brûler le désert et la petite troupe profite de ce petit-déjeuner improvisé qu’ils doivent rapidement écourter car la chaleur commence à devenir insupportable.

   En rentrant de leur escapade, Ambrelune a besoin d’être seule. Alors que chacun vaque à ses occupations dans la maison de Raya, elle décide de sortir après avoir joué un moment avec Acédie II. La jeune fille marche longtemps puis elle commence à gravir la montagne sans s’en rendre compte. Ce n’est qu’une fois qu’elle s’arrête, fatiguée et essoufflée qu’elle se rend compte du chemin parcouru. Elle regarde derrière elle puis se délecte de la vision du lagon.
- Bonjour, jeune fille !
Ambrelune se retourne et se trouve nez à nez avec une magnifique jeune femme en robe rouge. Grande et belle, ses yeux verts et ses longs cheveux châtains qui ondulent légèrement contrastent avec sa peau dorée. Vêtue d’une longue robe rouge ornée de perles et de rubans, elle semble sortir d’un bal à la cour. Son maquillage parfait met sa beauté en valeur et fait ressortir la douceur de ses traits.
- Je suis Garance, la fée rouge, j’ai pour mission de sauver les jeunes filles en détresse.
- Comment pourrais-tu m’aider ?
- Dis-moi quel est ton problème et je verrais ce que je peux faire ! répond la fée en s’approchant avec un sourire.
- J’ai seulement besoin de réfléchir.
- Laisse-moi apaiser les tourments de ton cœur, mon enfant.
- Vous pourriez faire cela ?
- Bien sûr, si tu me fais confiance…
Ambrelune la regarde dans les yeux. Elle hésite mais une lueur au fond dans le regard de son interlocutrice l’intrigue, elle semble attacher beaucoup d’importance à sa mission.
- Merci, c’est très gentil de ta part mais je me débrouillerai seule. répond Ambrelune en se détournant.
Elle ne voit pas la fée faire une moue dépitée puis son regard s’illuminer d’un éclat cruel. Garance la rouge attrape sa proie par l’épaule et la fait pivoter.
- Ne me touche pas, qu’est-ce que tu veux ?
- Dévorer ton cœur encore palpitant. Oh, il bat plus vite dans son agonie ?
La fée s’approche et tend la main vers la poitrine de la jeune fille. Avec un soupir, Ambrelune rejette la fée au loin d’un sort qu’elle maîtrise parfaitement avant de se transporter chez Raya. Encore sous le choc, elle raconte sa mésaventure à ses amis et elle se questionne, la fée rouge voulait-elle prolonger sa vie ou préserver sa jeunesse ?
- Tu as bien réagi. commence Raya. Il faut toujours se méfier dans ce pays, on ne sait jamais quelle créature se promène dans les parages. Avant l’arrivée du roi et de la reine, les choses ne se passaient pas ainsi mais de nos jours, il faut rester sur ses gardes.
- J’ai eu la chance de la prendre par surprise. Dans le monde d’où je viens, on ne croise pas ce genre de créature à chaque coin de rue. Je sens encore son parfum de rose. Si je recroise cette horreur, elle va passer un mauvais quart d’heure.