mardi 28 février 2017

Les contes cauchemardesques de la forêt: Akaname


   Déprimé par les difficultés de sa vie actuelle, Donald était rentré tard ce samedi soir après une soirée entre amis. Fatigué tant mentalement que physiquement, il était allé se coucher sans faire de toilette, elle pouvait bien attendre le lendemain tout comme le ménage de son studio.
 
  A minuit, il se réveille en sursaut : il a entendu du bruit. Il écoute attentivement et se rendort. Dix minutes plus tard, il en est sûr, du bruit provient de la salle de bain. En silence, il se lève et voit une silhouette dans le noir, penchée sur sa baignoire, elle a l’air en train de vomir dedans.
 
  Le lèche-crasse lève la tête,  il a entendu du bruit, il se retourne sans rentrer sa longue langue dans sa bouche. Le petit esprit sourit et toujours courbé en deux, il s’approche de Donald, sa peau verdâtre luisant sous la lumière de la lune.
 
- Laisse-moi laver ton âme !
- Non, non, merci, j’allais me laver, je suis rentré fatigué et…
- Dans ce cas, je m’en vais mais je reviendrai si jamais tu as besoin de mes services.
 
  Donald regarde sa salle de bain qui est, en effet, bien sale. Armé d’une éponge et de produit d’entretien, il la nettoie de fond en comble de crainte que la chose le contamine d’une maladie inconnue. Il poursuit en nettoyant tout son appartement puis en prenant une douche. Il se recouche moins fatigué et moins déprimé cette nuit-là. La crainte de revoir cette créature dans sa salle de bain l’a forcé à agir et il n’a pas du tout l’intention de lui donner envie de revenir.

lundi 27 février 2017

Les contes cauchemardesques de la forêt: Bertold le voirloup

   Dans le village, on murmurait que Bertold avait donné son âme au Diable en contrepartie de pouvoirs nuisibles. Lorsqu'ils le croisaient, les gens de l'endroit murmuraient et le suivaient du regard avec curiosité et méfiance.

   Un jour, las de ces racontars, le jeune homme de dix-sept ans décida d'aller voir un sorcier pour le questionner sur les rumeurs à son sujet. Instruit de ce qu'on lui reprochait, il décida de leur donner raison. Quitte à subir des quolibets, il préférait que ce ne soit pas pour rien. 

- Ah, les voirloups! Ce sont des créatures fascinantes mais leur ressembler coûte cher, très cher. Et les ingrédients nécessaires sont difficiles à trouver et coûtent cher. 
- Pouvez-vous me les fournir?
- Bien sûr, répondit le sorcier avec un sourire mauvais.


   Rentré chez lui, Bertold traita les ingrédients pour être en mesure de les conserver et pouvoir refaire la potion plusieurs fois. Il réfléchit tout le jour aux conséquences de ses actes mais le soir, il céda, furieux d'avoir été une nouvelle fois invectivé sans raison. Il fabriqua avec frénésie la mixture et à minuit, elle était prête.
- Sang de vierge, graisse rance de porc tué le vendredi saint à trois heure de l'après-midi, semence, bave du diable, tout y est. L'amalgame est prêt!
Au premier coup de minuit, il s'enduisit les membres inférieurs avec la mixture et s'adressa au Seigneur des ténèbres. Transformé en loup, il fuit dans la forêt après avoir poussé un hurlement qui réveilla tout le village.

   Toute la nuit, il courut dans la forêt et dans le village, l'appel du sang et du mal se faisait plus pressant. Silencieux comme une ombre, le jeune homme dévora les chiens et le bétail pour se délecter de leur sang. Bien décidé à se venger de ses voisins, Bertold profita de ses nouveaux pouvoirs pour mettre le village sens dessus dessous. De son regard, il se concentra sur des tas de paille pour y mettre le feu à distance. De loin, il admira son œuvre, tout le village était envahi de feux silencieux; les hommes se réveillaient et hurlaient à leur ruine probable. Bertold se délectait de ce spectacle, il ne voyait pas passer les heures mais il se souvint à temps qu'il devait rentrer chez lui avant l'aube. 

   Ombre furtive, il se glissa jusque chez lui alors que la nuit s'écoulait inexorablement. Une femme le vit et tira une flèche dans sa direction, touché à la cuisse, il retint un cri de surprise et se fondit dans la nuit. Une heure plus tard, il parvint à se glisser dans sa maison, l'aube pointait. Bien qu'il ne ressente pas la douleur, l'arme le gênait pour courir dans le noir. Sa nyctalopie l'aidait à se faufiler dans les fourrés et il parvint à contourner le village en évitant les groupes chargés de  trouver le coupable pour atteindre sa maison.


   Rentré chez lui, le jeune garçon reprit forme humaine, il retira la flèche plantée dans sa cuisse et se soigna. Alors que l'aube pointait, sa peau de loup éclata, le sortilège avait cessé mais il le protégeait de la douleur, il ne ressentit rien. Bertold était redevenu lui-même. Il dormit jusqu'à midi, épuisé de sa longue nuit puis il se promena dans le village. C'était un jour de marché et on ne parlait que des dégâts de la nuit.
Personne n'avait rien vu de manière précise, on parlait d'une ombre dans la nuit et on s'interrogeait sur l'origine des dommages.
Le voirloup écoutait attentivement les conversations et notait les villageois qui nourrissaient des soupçons à son encontre; il se découvrit le pouvoir de lire les missives où l'on parlait de la créature mais personne ne le soupçonnait. Il le regrettait presque, il aurait eu grand plaisir à punir ceux qui devinaient sa vraie nature. Satisfait, il rentra chez lui, les mains dans les poches. Il avait repéré quelques méfaits qu'il pourrait faire la nuit venue pour profiter de sa nature.



   Ce soir-là, alors qu'il se lavait, il remarqua la tache rouge en bas de son dos ainsi que la fourche bifide sur son épaule gauche. Satan avait marqué son âme et son corps. Il lui restait suffisamment de mixture pour se transformer plusieurs fois en bête et se venger de ses ennemis lorsque l'envie de faire le mal prendrait le dessus sur la prudence et ses restes d'humanité.

dimanche 26 février 2017

Les contes cauchemardesques de la forêt: Ignis fatuus

   Un soir qu'un fermier rentrait d'une fête de village, il décide de couper par le marais. Au bout de quelques pas dans la boue du semblant de chemin, il s'arrête, effrayé. Une flamme bleutée flotte devant lui au ras du sol. Il recule, intrigué par ce sortilège. A sa connaissance, nul sorcier n'habite dans le marais.

   Le fermier hésite un court moment à foncer dans la flamme avec l'espoir qu'elle s'écarte mais il n'ose pas et décide de la contourner. Du coin de l’œil, il s'assure que la flamme maléfique ne le poursuit pas mais elle continue de flotter au milieu chemin et ne bouge pas. Elle semble attendre et monter la garde.

   Bien qu'il s'enfonce dans la vase, l'homme continue d'avancer; il contourne le feu et alors qu'il allait revenir vers le chemin, il trébuche. Couvert de vase, le fermier se demande s'il n'est pas stupide d'avoir voulu éviter la lumière qui danse au milieu du chemin. Il ne connaît personne qui se soit fait attaquer par une de ces flammes maléfiques mais les paysans de l'endroit ont perdu bien des animaux embourbés dans le marais. Il continue d'avancer vers le chemin et de s'enfoncer dans la vase, il en a jusqu'aux aisselles désormais. Mais où est la terre ferme?

samedi 25 février 2017

Nanowrimo Novembre 2016: L'ermite du mont Rose


Il était une fois, dans un pays lointain, un ermite qui vivait solitaire dans la nature. Il vivait sur un mont appelé le mont Rose depuis des temps immémoriaux, à tel point que nul ne se souvenait d'où lui venait ce nom étrange. L'ermite vivait heureux parmi les animaux qu'il appelait ses frères et les plantes qu'il affectionnait plus que tout être vivant. Il aimant notamment un arbre merveilleux et unique au monde : un amandier de Chine avec ses fleurs roses qui avait la particularité de fleurir toute l'année. L'ermite ne savait ni son nom, ni son origine mais il chérissait cet arbre sans doute planté par un explorateur au retour d'un voyage. Cet arbre était caché parmi les arbres feuillus et verts d'une épaisse et dense forêt. Dans le pays, on en parlait comme d'une légende, mais nul ne l'avait vu car nul ne venait jusqu'à la demeure de l'ermite.

Un jour, un magicien du roi lui parla de la légende de l'arbre du mont Rose au cours d'un banquet. Etonné, le roi lui demanda des précisions, il n'avait nulle connaissance de l'existence d'un tel arbre dans son royaume. Et comme tous les rois, il aimait savoir tout ce qui se passait dans son royaume. Tout ce que le magicien put lui dire, c'est que l'arbre rose était planté quelque part sur le mont Rose.

Pendant ce temps, à des lieux de là, l'ermite vivait dans l'insouciance, l'étude, la solitude et ses visites quotidiennes à son ami, l'arbre rose du mont Rose. Il lui parlait : d'où viens-tu ? A quoi penses-tu ? M'entends-tu ? Mais jamais l'arbre ne répondait. Tout au plus, il frémissait un peu plus fort que le vent ne l'aurait fait sur un arbre habituel.

Le roi dépêcha ses meilleurs botanistes et jardiniers pour trouver cet arbre et le ramener à la cour, il voulait voir de ses propres yeux l'arbre merveilleux. Le pays fut visité méthodiquement durant six mois mais nul ne savait où trouver le mont Rose et encore moins, l'arbre merveilleux. Le roi fit promettre dix mille pièces d'or à quiconque donnerait une information qui conduirait à cet arbre, mais personne ne se présenta.

Le roi devenait obsédé par cet arbre, il en rêvait la nuit et lui prêtait des pouvoirs magiques qu'il n'avait pas (vous avez déjà vu un arbre doté de pouvoirs magiques, vous ? Moi, jamais.). Il était seulement obsédé par l'idée d'être l'unique roi au monde à posséder un tel arbre dans son jardin. Il imaginait les ambassadeurs et les princes émerveillés par cet arbre merveilleux tandis qu'il leur comptait la dure conquête d'une telle merveille de la nature.

Mais les mois passèrent sans aucune avancée. Le roi finit par oublier cet arbre et surtout par le croire né de l'imagination d'un poète des temps passés. Mais un jour, deux jeunes gens virent le voir. Ils étaient frères et sœurs et disaient connaître l'arbre merveilleux dont il cherchait en vain l'emplacement. Il était sur le mont Rose où nul ne va jamais mais tout le monde dans leur village connait l'existence de cet arbre sans oser l'approcher.

Le roi ordonna aussitôt la préparation d'une expédition ; malgré l'heure tardive, il réveilla tout le château, brûlant d'impatience à l'idée de posséder l'arbre merveilleux. Le voyage leur prit une semaine avec les chevaux les plus rapides. Parvenus au pied du mont Rose, ils virent l'arbre merveilleux et l'ermite à ses pieds, lui parlant des vents de l'hiver qui approchaient, ils se faisaient plus froids ces derniers jours.

Aussitôt, le roi fit signe à ses bûcherons d'avancer pour déraciner l'arbre tandis que ses soldats maintenaient l'ermite du mont Rose.
         - Oh, roi, que fais-tu donc ?
- Je me suis promis de posséder l'arbre rose.
- Qu'en feras-tu ?
- Je le mettrais dans mon jardin !
- Mais cet arbre est né ici ; si tu le déracines, une part de lui va disparaître, une part de son âme va s'évanouir. Je l'entends me chanter sa peine, c'est ici que petite graine, il a volé ; c'est ici qu'il a grandi face à l'adversité et ici qu'il reposera pour nourrir son successeur. Pourquoi le mettre dans ton jardin ?
- Car je rêve depuis des mois de posséder un tel arbre !
- Mais tu le possèdes déjà ! N'es-tu pas roi de cette terre, ne t'appartient-elle donc pas ?
- Je n'y avais pas pensé.
- L'arbre te fait une promesse. Si tu le protèges tout ton règne durant et tes successeurs après toi, au printemps, il te fera un don.
- Quel don ?
- Un don est ce que l'on donne de bon cœur, pas ce que l'on promet ou ce que l'on échange. Promets-tu ?
- Je promets. Ô grand arbre vénérable, je promets de te protéger car il est de mon devoir de roi de respecter mon serment de protéger ceux qui me demandent protection. Je reviendrais le premier jour du printemps.

Le premier jour du printemps, le roi fut exact au rendez-vous. L'arbre rose tint sa promesse et lui fit don d'une jeune pousse qui vint orner son jardin royal. Le roi avait réalisé son rêve : posséder un arbre rose. Il avait compris son erreur et désormais, préféra demander ce qu'il désirait que de l'arracher par la force.

Les contes cauchemardesques de la forêt: Kannerezed noz

   Minuit sonne. Des rires et le bruit des coups de battoir s'élèvent de la rivière, malheur au promeneur attardé qui passerait par là.
- Au fait, pourquoi êtes-vous condamnées à laver le linge les soirs de pleine lune? Depuis des siècles que nous nous côtoyons, nous pouvons bien avouer. J'ai lavé mon linge après le coucher du soleil, j'avais vingt ans à l'époque, ça devait être dans les années 1530. J'ai été maudite pour cela. A l'époque, la tradition voulait que l'on travaille le jour et que l'on cesse tout avant le coucher du soleil.

- Moi, j'ai noyé mon enfant. Si vous regardez bien, ce n'est pas du linge que je lave, tords et bats à longueur de nuit. Cet enfant était illégitime et j'ai eu peur de la réaction de mon maître, j'avais seize ans, j'ai caché ma grossesse et désemparée, je m'en suis débarrassée à la naissance.

- C'est horrible, dit la troisième en regardant les mèches blondes et les yeux bleus de ce qui fut une innocente jeune fille. Pour ma part, j'ai lavé mon linge un vendredi saint alors que c'est interdit. J'ai été damnée et depuis trois siècles, je lave mon linge toutes les nuits de pleine lune dans l'eau glacée.

- J'ai frotté avec des cailloux et non du savon le linge de pauvres que je devais laver à moindre coût. Je leur rendais du linge sale et plus abîmé que lorsque je le recevais. J'avais plus de temps pour prendre soin du linge des riches qui me confiaient leur linge fin. Mais je m'enrichissais et je gagnais du temps à agir de cette façon.

- Pour ma part, j'ai enseveli mon mari dans un linceul sale, je voulais l'enterrer rapidement pour me remarier avec mon voisin.

- Moi, c'est mon mari qui m'a ensevelie dans un linceul sale. Mauvais chrétien, il n'avait cure des traditions et des usages. Tiens, voilà quelqu'un! Ils sont plusieurs. Hé vous, venez donc nous aider à essorer notre linge!

   Le groupe s'approche, intrigué par les rires de ces femmes habillées à l'ancienne que la pleine lune éclaire. Ils s'avancent face aux lavandières et chacun prend un bout de drap.
- Mets-y donc un peu de cœur ou tu vas en pâtir, répond la première. Tant pis pour toi, je vais te casser le bras car je ne vais pas retenir ma force.
Et elle fit ce qu'elle avait dit, le jeune garçon hurla de douleur sous la lune.
- Imbécile, tu as tordu le linge dans le mauvais sens! Tu vas mourir, broyé de mes mains! dit la deuxième.
- Vous venez de tordre votre linceul, reprirent les quatre autres avec un sourire mauvais.
   Les quatre survivants s'enfuirent à toutes jambes. Ils traversèrent la route en courant pour rejoindre leur voiture, un camion les percuta dans la nuit. Le conducteur ne les avait pas vu traverser la route mal éclairée.

vendredi 24 février 2017

Chroniques vampirologiques A bout de force

   Je m'affaiblis, ma force s'écoule hors de mon corps, j'ai soif. Je passe tout le jour et une partie de la nuit dans mon cercueil; à la nuit tombante, j'ai de plus en plus de mal à quitter mon caveau. Je mastique mon linceul pour tromper la faim dévorante qui m'anime, je n'ai pas suffisamment de chair pour me nourrir de ma propre chair et trouver un regain de force pour quitter mon tombeau.

   A cette époque, la nourriture se fait rare, les animaux ont quitté les villes vidées de la nature sauvage, je n'ai aucune chance ou presque d'en trouver dans le cimetière où je vis ou dans les alentours. L'éclairage public électrique rend hasardeuse la chasse dans les rues des villes, depuis bientôt un siècle, cette nouvelle méthode d'éclairage me complique la tâche.

   La malédiction dont j'ai été victime sur mon lit de mort me poursuit depuis trois siècles. Je suis fatigué de cette vie mais cette nuit, je vais rassembler mes forces pour me lever et rejoindre les bois proches afin de trouver des bêtes pour me nourrir.

   Avec difficulté, je quitte mon abri, la pleine lune éclaire le cimetière. Je trouve la sortie à tâtons et me glisse au-dehors. Après avoir erré toute la nuit, je capture un ragondin qui furetait dans des poubelles. Je ne vois les premiers rayons du soleil poindre qu'une fois rassasié. La faim m'a rendu imprudent mais je suis fatigué de cette demie-vie, j'accueille la mort, la vraie comme une délivrance.

jeudi 23 février 2017

Les contes cauchemardesques de la forêt: La fileuse de linceul

"Nuit du 31 octobre 1867

J'ai été réveillé cette nuit par un bruit étrange venu du grenier. J'ai tendu l'oreille, intrigué et après quelques minutes, j'ai de nouveau entendu ce bruit. Vous savez tous ce que sont les vieilles maisons: le bois travaille et craque durant la nuit, des souris galopent sur les parquets, les bruits nocturnes sont fréquents.

Ce bruit s'est de nouveau fait entendre et armé de courage, j'ai passé ma robe de chambre et exploré la maison pour en trouver l'origine. J'ai donc fini par monter au grenier. Le bruit venait bien de derrière la porte que j'ai ouverte en silence.

Dans un rayon de lune, je l'ai vue. J'ai vu le rouet et les mains de la fileuse de nuit. Elles s'activaient encore et encore pour tisser l'étoffe qui gisait à ses pieds. Alors que j'allais partir, horrifié par cette apparition, elle a relevé la tête et m'a souri d'un air mauvais.
- Vois le linceul que je tisse, c'est le tien. Tu ne verras pas l'aube...

L'aube pointe alors que je termine cet écrit. Mon testament est juste à côté de ce journal. Je demande à quiconque le trouvera d'avertir ma famille et de transmettre mon testament à maître N., notaire de son état."

mercredi 22 février 2017

Les contes cauchemardesques de la forêt: Comment faire un croque-mitaine

- Prenez une tranche de croque-mitaine, deux tranches de pain, deux tranches de fromage, de la sauce béchamel, du gruyère râpé
- Tartinez chaque tranche de sauce béchamel, couvrez d'une demi-tranche de croque-mitaine, d'une tranche de fromage
- Refermez le sandwich et couvrez généreusement de gruyère râpé
- Mettez 10 minutes au four à 200°C


Le point sur un ingrédient clé: Le croque-mitaine
Le croque-mitaine se trouve dans les endroits sombres et clos (dessous de lit, placards). Il sort de sa cachette à la nuit tombée. Attiré par les enfants, il aime particulièrement leur croquer les doigts, leur mâchoire puissante peut les sectionner d'un coup de dent. C'est lorsqu'ils quittent leur cachette pour manger leur proie que l'on peut les attraper avec un filet ou si l'on est rapide avec les mains.


mardi 21 février 2017

Les contes cauchemardesques de la forêt: L'attaque du lycanthrope

   Il était une fois, près d'une forêt touffue, une femme qui rentrait souvent tard de la chasse. Une nuit de pleine lune, un loup l'attaqua. L'énorme loup était en train de dévorer une victime du froid fraîchement mise en terre, comme c'est l'habitude des lycanthropes, quand un léger souffle de vent lui apporta une douce effluve de chair fraîche. Le loup-garou leva les yeux et croisa ceux de la femme qui vit alors le loup.

   Avec un hurlement, elle se mit à courir mais la neige la retardait, l'agile loup-garou fut bientôt sur elle. On racontait dans le village que ces créatures tuaient et dévoraient sans pitié la première victime qu'ils croisaient. Lorsqu'elle tomba, la femme saisit un caillou proche, bien décidée à vendre chèrement sa vie. Le loup-garou lui tomba dessus de toute sa force et de tout son poids pour tenter de la mordre. Elle lui asséna un coup en pleine tête avec le caillou, la féroce créature relâcha momentanément sa pression. La femme retira son pic à cheveu et le lui planta profondément dans le bas-ventre avant de le repousser de toute la force de ses jambes et de fuir, les mains crispées sur le pic en fer forgé. Son pied glissa plusieurs fois dans la neige, elle était gelée mais l'instinct de survie fut le plus fort, ses pieds volaient vers le village, vers le salut. Rentrée chez elle, la femme se barricada et s'inspecta pour vérifier qu'elle n'avait pas été mordue. Elle passa le reste de la nuit au coin du feu, tremblante, enroulée dans une couverture.

   Son voisin pleura toute la journée du lendemain, elle l'entendait à travers les minces murs de torchis. Dans l'après-midi, la jeune femme se décida à aller lui porter secours. Lorsqu'elle entra dans la petite maison, il pleurait et se roulait par terre, les muscles raidis par des contractures musculaires. Il ne cessait de répéter qu'il avait fait des choses horribles entre deux sanglots et il maudissait la pleine lune et la lune rousse. Il répétait comme une litanie "mes vêtements, personne ne doit me voler mes vêtements ou je serais condamné à rester une bête". Indécise, elle s'avança vers lui en silence et s'agenouilla près de lui en lui demandant ce qu'il avait fait. "Je ne peux vous le dire car vous seriez horrifiée, chère voisine, mais je sais et je n'oublie rien. Le pire, c'est que je ne peux pas lutter contre ma nature ou me contrôler.".

   Horrifiée, la jeune femme remarqua alors le bandage autour de son ventre et la large auréole de sang qui ornait le linge blanc.

lundi 20 février 2017

Nanowrimo novembre 2016: Neige

Ce que déteste par-dessus tout, la fée Eglantine-Roselis, ce sont bien les jours de neige ! Elle a froid malgré son petit feu et ses couvertures de laine fabriquées en découpant les pulls jetés par l'Humain. Et puis, la neige bloque rapidement sa porte, elle doit la déblayer soigneusement et l'ouvrir petit à petit pour ne pas la casser. Et encore, c'est bien plus difficile quand la neige engloutit totalement sa maison et que l'eau ruisselle le long de sa petite habitation et crée un torrent de boue devant sa porte. De toutes manières, la neige abîme sa porte !

Elle craint toujours d'être engloutie avec sa maison sous une avalanche ou sous le poids de la neige. Même si elle sait que le talus est solide, elle imagine l'eau ruisseler dans la terre jusqu'à son logis et l'affaiblir petit à petit.

Cloitrée dans sa petite maison, elle peut rarement sortir s'il neige fort et bloquée se trouve face à un mur de neige épaisse qu'il lui est difficile de déblayer. Elle a essayé de le faire fondre mais un torrent de boue envahi sa maison quand l'eau de la neige fondue inonde le sol de son habitation.

Elle n'a d'autre solution que de faire ample provision de nourriture, de bois et d'occupation en attendant la fonte de la neige. Parfois quand la neige n'est pas trop dure, elle peut s'échapper de son habitation et fabriquer un discret bonhomme de neige à sa mesure dans le jardin.

La femme du chevalier

Il y avait une fois, une femme qui avait épousé un chevalier renommé. Elle l'avait épousé par ambition et l'âge venant, elle avait accepté la première demande en mariage d'un bon parti.

Mais elle ne ressentait pas d'amour, tout juste une amitié pour son époux. Un jour qu'il était à la guerre, un jeune garçon se présenta au château. Ils se consumèrent bientôt d'amour sans oser se l'avouer.

Un soir que la châtelaine se promenait dans le jardin en jouant distraitement de la lyre, son soupirant vint à sa rencontre. Il commença sa cour et chaque soir, ils se retrouvaient en secret dans le jardin.

Lorsque le chevalier revint, il trouva son épouse radieuse. Elle avait résolu de l'empoisonner pour épouser le chevalier qu'elle aimait. Elle fit préparer une cruche de vin pour son époux qu'elle lui présenta au dîner. Mais fatigué, il alla se coucher sans manger.

La jeune femme retrouva son amant cette nuit-là, ils discutaient à voix basse dans les bras l'un de l'autre lorsque le seigneur les surpris. Il les entendit parler du vin empoisonné et il récupéra la cruche sur la table avant de s'éclipser.

Le lendemain, il convia les deux amants à déjeuner, il leur servit le vin empoisonné et ils trinquèrent à son retour. Il s'abstint de boire le breuvage tandis que les amants tombaient sous l'effet du poison. Sa vengeance accomplie, le seigneur les fit enterrer.

dimanche 19 février 2017

Le miroir maléfique

Ce miroir? Il aspire votre vie chaque fois que vous le regardez. Je ne parviens pas à découvrir le sortilège qui en est à l'origine. Je laisse donc ce drap noir dessus pour lui masquer la vue des êtres vivants de cette pièce. Le détruire? Je ne crois pas que ce soit une chose possible. Pour cela, il faudrait ôter le drap et personne ne survivrait assez longtemps pour le briser.

samedi 18 février 2017

Baby-sitting sanglant

- Il était une fois un loup-garou qui vivait dans une forêt... Pourquoi est-ce que tu pleures? Tes parents sont partis chasser, ils vont bientôt revenir!
Il était une fois, pas très loin d'ici, un loup-garou qui vivait dans une forêt loin des hommes. Les soirs de pleine lune, il se transformait en bête. Hé, tu as failli mordre ma main! Prends ton biberon, tiens. Par pitié, n'en fais pas tomber une seule goutte, je n'ai pas envie de laver ton édredon.
Donc le loup-garou vivait dans la forêt, ignoré de tous. Un jour, il vit un loup-garou à la télévision et il voulut devenir acteur. Il nota l'adresse du studio et chercha sur internet leur adresse pour se faire embaucher. Il s'ennuyait et il pensait que ça lui changerait les idées. Tu as percé la tétine, il y a du sang sur le drap. Je reviens, je vais le nettoyer à l'eau froide. N'oublie pas, hein? Le sang, ça se lave à l'eau froide.
Je disais que le loup-garou passa le casting dans des studios à Hollywood. Quand il se métamorphosa volontairement, il hurla et tous les humains présents cherchèrent à s'enfuir. Son instinct pris le dessus et il dévora toutes les personnes du studio. Penaud, il reprit forme humaine et rentra chez lui. Il aurait pu faire un acteur épatant s'il parvenait à se maîtriser.
Tu as encore faim? Il y a de la viande crue dans le réfrigérateur, si tu arrives à planter tes petites dents dedans et à aspirer, tant mieux. Sinon, tu devras attendre le retour de tes parents. Et interdiction de me mordre! Les loup-garou ne se transforment pas en vampire une fois mordus et je suis plus forte que toi! Compris?

vendredi 17 février 2017

Histoire d'une Vouivre

   Il y avait une fois, une créature qui vivait dans un bois. Au fil du temps, les hommes marquèrent l'endroit de leur empreinte. Toutefois, elle vivait en paix car le lieu n'était guère convoité.

   Un jour, un riche seigneur décida d'y bâtir son château. Au Moyen-Âge, les créatures mythologiques étaient vues d'un mauvais œil. Mais la vouivre avait l'apparence d'une jeune fille aux yeux rieurs et clairs, son innocence lui gagna la pitié du maître des lieux. Il avait pris Yverne pour une fée et jugé que laisser cette créature vivre sur ses terres était un bon présage.

   Cet homme bon connaissait bien les paysans de l'endroit et savait qu'ils faisaient parfois appel aux services de la jeune fille qui était une guérisseuse estimée. Il lui donna donc le droit de conserver son habitation et l'autorisation d'aller et venir sur ses terres ainsi que d'en vivre tant qu'elle n'en prélevait que le nécessaire pour sa survie et n'en faisait pas commerce. Il lui allouait également le petit jardin autour de son repaire comme propriété avec le droit de vendre sa production. En échange, il lui demandait de pouvoir recourir à ses dons de guérisseuse pour lui et ses descendants quand les médecins se trouveraient impuissants. La vouivre accepta et continua sa vie paisible.

   Lors de la Révolution, la famille qui était aimée des gens de l'endroit garda son château contre paiement d'une forte somme et le paiement régulier de ses impôts. La Vouivre, désignée comme une domestique reléguée au fond de la propriété pour éviter des questions, fut amenée devant le magistrat en charge de tenir les registres de recensement. Le châtelain l'autorisa à acheter sa parcelle de terre et à en être la propriétaire aux yeux de la loi ce qui la protégeait d'une expulsion. Ses dons de guérisseuse lui avaient permis d'amasser une quantité d'or et d'argent non négligeable, la créature acheta donc sa parcelle de terre pour une somme symbolique. Sa situation était clarifiée aux yeux de la loi et elle ne pourrait être expulsée si le seigneur perdait son château. Cet intermède ne changea pas sa relation avec le châtelain et ses descendants.

   Rebaptisée Yverne GUIVRE, son immortalité demeurait un secret à garder précieusement. Un ami enchanteur qui avait percé le secret de la vie éternelle se chargeait de recevoir les officiers d'état civil trop pointilleux ou les agents chargés du recensement. Lorsque l'école devint obligatoire, la Vouivre dû user du même stratagème et recevoir les agents de l'éducation nationale chargés de s'assurer de la bonne éducation des enfants qu'elle déclarait à intervalle régulier pour être en mesure de se transmettre sa terre. Ces "enfants" étaient toujours déclarés nés de pères inconnus et nés à domicile, ce qui lui offrait une existence légale et le droit de posséder sa terre sans risquer l'expropriation au fil des siècles.

   La créature est estimée dans ce coin de campagne et personne ne se risquerait à la dénoncer aux autorités. La famille Guivre dont elle est l'unique membre a ainsi vécu en paix jusqu'à nos jours.

jeudi 16 février 2017

Snuff movie

   Les deux ombres se faisaient face. L'ombre au chapeau haut de forme était entrée la première dans la maison et la seconde l'avait suivie. Elles se sont fait face durant de longues minutes, immobiles dans la pénombre.

   L'adolescent dont la chambre était située au rez-de-chaussée était sorti en boîte de nuit avec ses amis et il avait laissé sa caméra en charge. Par erreur, il l'avait laissée allumée, la caméra filmait donc toute la scène, éclairée par la pleine lune.

   L'ombre au chapeau haut de forme a sauté à la gorge de son adversaire qui a dégainé un poignard; il luisait comme de l'argent sous la lumière lunaire. Avec un cri, la créature blessée par la lame d'argent s'est volatilisée. L'autre est rester agoniser, teintant le tapis de rouge. Au bout de quelques minutes, l'ombre s'est relevée et est ressortie, elle avait faim.

   Le lendemain, incrédule, l'adolescent avait trouvé une large trace de sang sur le tapis de sa chambre. Il avait alors remarqué que son caméscope était resté allumé et avait filmé cet affrontement entre un vampire et un chasseur de vampires. Postée sur Youtube, elle ferait sa célébrité.

mercredi 15 février 2017

Perdu dans les catacombes

Le druide marchait dans les catacombes; sa torche à la main, le vieil homme ivre marchait dans les couloirs déserts depuis son réveil, une bouteille de vin entamée à la main. Inquiet, il ne se souvenait pas être venu en ce lieu maudit. Il cherchait une sortie depuis une demie-heure dans le noir complet quand un parfum a envahi ses narines. Un parfum de roses en fleur.

Il décida de suivre la délicate effluve car il ne savait où aller, il risquait de s'enfoncer plus profondément entre les murailles d'ossements s'il prenait la mauvaise direction. En ce jour d'hiver, il gelait dans ces couloirs sombres où la lumière ne venait pas et il pouvait aussi bien mourir de froid dès la nuit suivante.

Plusieurs fois, il perdit la délicate piste olfactive mais l'odeur des fleurs se faisaient plus fortes et plus entêtantes quand il perdait sa trace.

A l'aube, il aperçut enfin la lumière. Une silhouette blanche lui souriait juste à côté de la porte de sortie.

mardi 14 février 2017

Voyage sur Nexos

"Jour 1
Le grand jour est arrivé, nous embarquons enfin pour la planète Tnexos qui est à un mois de voyage. Nous sommes quatre: Amélia de Paris, John de Londres, Olga de Hambourg et moi, Jérémy d'Atlanta. J'ai découvert cette planète il y a six mois dans le téléscope de la base internationale du Texas. L'opinion publique et les médias se sont passionnés pour notre découverte et nous avons rapidement obtenu les crédits nécessaires à nos recherches.

Jour 30
Après un mois de voyage sans encombre, nous arrivons en vue de cette mystérieuse planète phosphorescente, nous prenons des photographies et tournons plusieurs vidéogrammes de notre approche.Demain, nous irons explorer la planète.

Jour 31
Nous avons exploré la planète aujourd'hui, ce n'est qu'un tas de poussière. Nous avons fait des reportages vidéos et photo. Demain, nous irons ailleurs.

Jour 34
Après avoir exploré plusieurs zones, nous n'avons rien trouvé d'intéressant. L'exploration continue.

Jour 45
Toujours rien, nous rentrons demain.

Jour 55
Amélia et John sont fiévreux. Mais rien d'inquiétant.

Jour 60
Leur état ne s'améliore pas et Olga est malade également. Je m'occupe d'eux au mieux. L'ordinateur de bord ne connaît pas cette maladie.

Jour 67
Plus que huit jours à tenir avant de rentrer. Je suis malade depuis deux jours et mes compagnons sont morts. Olga est mourante.

Jour 75
..."

"Chers téléspectateurs, les informations du jour.
Un mois après le retour du vaisseau qui transportait l'équipage en exploration sur Nexos, le virus inconnu contre lequel nous n'avons toujours pas trouvé de remède continue de se propager. Leur journal de bord est toujours en cours d'analyse"

Nanowrimo Novembre 2016: Bain de fée


La fée, Eglantine-Roselis aime comme la majorité des fées se baigner mais cette activité n'est pas de tout repos quand on a un être humain avec un chat pour voisin. Les jours d'été, elle descend discrètement jusqu'au petit lac et s'y baigne avec bonheur. L'eau douce est fraîche mais contrairement à la mer toujours agitée, le lac lui offre un havre de paix pour sa baignade.

En premier lieu, elle doit vérifier que l'Humain est occupé. Il est très souvent enfermé dans son bureau, il lui est donc facile de vérifier discrètement par la fenêtre qu'il est bien plongé dans une avalanche de feuilles de papier. Quand il marmonne, s'énerve et écrit avec rage sur sa feuille, Eglantine-Roselis sait qu'il en a pour pas mal de temps avant de sortir. Et elle le verra venir du lac, son pas lourd se fera entendre à son oreille bien avant qu'il n'arrive à sa vue.

Puis, il lui faut choisir son endroit avec soin ; des hérons pourraient la dévorer ou des poissons la noyer ou tenter de la dévorer tandis qu'elle nage. Elle évite également les endroits où se sont installées les grenouilles, elles sont petites mais on ne sait jamais.

Quand toutes ces conditions sont réunies, elle nage avec délice dans le lac même si elle guette constamment qu'une créature ne plonge pas dans son bain. Qu'un crapaud plonge dans le lac et les remous pourraient la noyer s'il est trop près. Et puis, elle craint toujours qu'il veuille la manger.

Quand on est si petite, il faut penser à tout pour ne pas avoir l'esprit occupé à guetter tel ou tel danger. Elle envie presque l'humain et sa maison solide, sa taille qui lui permet de ne pas craindre la nature. Elle a songé à s'installer dans sa maison incognito, après tout, elle n'est pas plus grosse qu'une souris et il vit tout seul avec son chat dans son immense maison. Il pourrait bien lui faire une petite place dans une pièce qu'il n'utilise pas souvent ! Mais elle sait bien que ce n'est qu'un doux rêve et elle le remercie déjà de l'accueillir dans son jardin qui est un havre de paix, même s'il ne l'a jamais invitée à partager son territoire.

lundi 13 février 2017

L'ami disparu

« Je dois rentrer chez moi. Adieu. »
J'ai trouvé ce mot dans mon casier ce matin et Algernon n'est pas venu au lycée. Pourtant depuis le début de l'année, nous sommes inséparables et les meilleurs amis du monde. Assise à ma table, je réfléchissais. Que devais-je faire ? Contacter mon ami, mais je n'avais jamais prêté attention au fait que je n'avais ni son adresse ni son numéro de téléphone ni son email. Intriguée, je me demandais ce que je savais de lui : pas grand chose, au final.

Je profitais de la pause déjeuner pour faire des recherches au C.D.I.. Mon ami s'appellait Algernon CARCIOFE, j'ai toujours pensé que son nom de famille était d'origine italienne mais cette recherche m'avait appris que c'est le nom de l'artichaut au Moyen-Âge et qu'Algernon est un prénom médiéval. J'appris surtout qu'ils ne sont ni dans l'annuaire ni sur aucun réseau social.

Je revoyais mon ami aux cheveux blonds et aux grands yeux bleus, ses taches de rousseur, sa petite taille. Où pouvait-il être ?

Deux semaines durant, je réfléchissais, il y avait un mystère, je le sentais. Je ne savais rien de mon ami, il parlait peu et il choisissait ses mots avec soin. Parfois, il lui échappait des termes désuets.

Un lundi matin, je suis allée voir le secrétaire pour savoir s'il savait où était parti mon ami. Les professeurs lui avaient signalé son absence, il avait téléphoné mais le numéro n'était pas attribué. Il alla chercher le dossier pour moi dans ses étagères. Il était vide ou presque. Mon ami avait fréquenté une école au primaire et un unique collège qui avaient tous deux fermé. Je notais discrètement le nom des établissements scolaires et l'adresse mentionnée dès que je sortis du bureau. J'avançais, c'était toujours ça.

Je ne trouvais pas d'école primaire Isabeau COQUERICOT et de collège Glossinde CLOCHEMAN mais je découvris que ces noms venaient tout droit du Moyen-Âge. Je me souvenais que mon ami m'avait dit avoir toujours habité dans la ville, je me décidais à téléphoner aux écoles, aux clubs sportifs ou aux associations en me faisant passer pour un jeune clerc de notaire qui recherchait un héritier mais rien, je ne trouvais rien du tout.

Même si l'adresse correspondait à une maison en ruine avec une boîte aux lettres neuve au nom de mon ami, je décidais d'y retourner. J'avais déjà interrogé les voisins qui ne pouvaient pas me dire grand chose sur la famille qui habitait là : ils avaient parfois vu des gens sur le terrain mais il était désert la majorité du temps. J'explorais le jardin et la ruine, sans rien trouver de nouveau. Je décidais d'emprunter le petit chemin que j'avais remarqué la dernière fois. Il menait à un cimetière masqué par des arbres.
Isabeau COQUERICOT, sa femme Glossinde CLOCHEMAN et leur fils Algernon COQUERICOT gisaient là sous la dalle de pierre. Ils étaient décédés en 1374. Je craignais de comprendre.
- Algernon, tu es là ?
- Oui, me répondit une voix timide.
- C'est ta tombe ?
- Oui, la peste nous a tous pris la même nuit. Personne n'est venu nous aider ou nous voir. Ma famille hante ce lieu depuis que quelqu'un a voulu détruire nos tombes, les derniers vestiges de notre famille. La descendance d'un cousin éloigné possède le terrain et il veille sur le salut de nos âmes ; nous avons été forcés de terrifier un de ses ancêtres pour que notre famille ne demeure pas oubliée de tous et ne disparaisse pas. Nous hantons ce lieu; viens, je vais te présenter à ma famille.

dimanche 12 février 2017

Neige sur la terre

La neige légère,
Tombe en pluie sur la terre
Qu'elle recouvre d'un blanc manteau
Glacé et léger comme un drapeau.

La terre frissonne sous le froid
Mais elle accepte son destin
Et elle hiberne sous la neige qui craque sous les pas
Des créatures qui la parcourent du soir au matin.

samedi 11 février 2017

L'orage d'Antiphane

   Antiphane court sous la pluie. Pieds nus, il s'est laissé surprendre alors qu'il jouait dans le jardin. Le ciel s'est assombri et il traverse la vaste étendue herbeuse pour se mettre à l'abri. Le chien aboie après lui quand il entre dans la maison mais la famille assise au salon ne réagit pas.

   Le petit garçon court dans sa chambre sans un bruit. Haletant, il se recroqueville sur le lit en entendant le tonnerre gronder. L'orage arrive et ils lui rappellent de mauvais souvenirs.
L'autre garçon vient d'entrer dans la chambre et il balaye la pièce du regard. Antiphane reste immobile et ne fait pas de bruit alors que l'autre garçon s'approche. Il s'assoit sur le lit, juste à côté du garçon qui courait sous la pluie quelques minutes plus tôt. Inquiet, il se tourne dans sa direction et il sort de la pièce. Antiphane le suit et va regarder un film à la télévision avec la famille de l'autre garçon.

   Antiphane se concentre sur le film pour ne pas repenser à cette nuit d'orage où la foudre a frappé l'arbre près duquel il était. Malgré ses inconvénients, sa vie n'est pas si mal : sa maison a été épargnée par le temps et à son époque, la télévision n' existait pas.

vendredi 10 février 2017

Histoire dont vous êtes le héros : Le vieux roi malade La solution et le blabla

La solution :

1 (départ)> Vous affrontez le dragon en 3 avec votre bouclier (pour vous protéger du feu!) en 5. Vous lui plantez votre épée dans le pied, il fuit. Vous laissez le trésor en 9 (vous avez une mission à accomplir et c'est encombrant). Vous arrivez au château en 11, vous voyez la princesse endormie mais décidez de commencer par explorer le château en 13. Vous trouvez une lyre en 14 et réveillez la princesse en musique. Vous lui révélez le but de votre quête en 16, rentrez chez vous guérir votre vieux père et épouser la princesse.

Le bilan:

Je rêve depuis longtemps de créer et publier une telle histoire mais ce n'est pas évident. L'arc narratif est plutôt simple, le brouillon griffonné à la hâte tient sur une feuille A4 mais la rédaction et les renvois prennent un peu de temps. J'espère renouveler l'expérience en tous cas car pour une fois, je peux explorer les différentes pistes d'une seule histoire.

Histoire dont vous êtes le héros : Le vieux roi malade 24

Vous avez échoué. Repartez en 1.

CLIQUER

Histoire dont vous êtes le héros : Le vieux roi malade 23

Tandis qu'elle vous soigne, vous discutez de votre quête. Vous lui avez sauvé la vie et vous entendez l'aider à se faire une nouvelle vie, vous estimez pouvoir lui faire confiance. Elle sait où trouver le remède. Vous lui confiez une lettre de votre part pour que votre famille l'aide à s'établir et continuez votre route.

Allez en 11.

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Histoire dont vous êtes le héros : Le vieux roi malade 22

Sur le bûcher qui s'embrase, la sorcière maudit tous ceux qui ont pris part à sa mort. Impressionnée, la foule se signe et prie aux pieds de la mourante. Vous repartez peu après, fier d'avoir accompli votre devoir ; le sabot mal ferré de votre cheval glisse sur un pavé mouillé.
Allez en 24.

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Histoire dont vous êtes le héros : Le vieux roi malade 21

Vous êtes bon chrétien et craignez toute forme de sorcellerie et participez d'ailleurs souvent à la chasse aux hérétiques. Heureux de pouvoir servir l’Église, vous livrez la sorcière à ses poursuivants.
Allez en 22.

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Histoire dont vous êtes le héros : Le vieux roi malade 20

La sorcière n'a pas vingt ans et vous remercie chaleureusement, elle vous dit qu'elle va quitter le village, elle vit seule, rien ne la retient ici. Vous lui proposez de venir travailler au château de votre père car on n'a jamais trop de gens compétents. Elle accepte votre proposition et s'apprête à partir faire ses bagages lorsqu'elle se rend compte que vous êtes mortellement blessé : le dragon vous a griffé de sa queue empoisonnée.
- Vous acceptez qu'elle vous soigne, allez en 23. CLIQUER

- Vous estimez que vous pouvez vous soigner seul et ne lui faites pas confiance, allez en 24. CLIQUER

Histoire dont vous êtes le héros : Le vieux roi malade 19

Après avoir erré dans la lande durant dix jours, vous parvenez dans un village isolé de tout. Le village est en effervescence, tout le monde est réuni sur la grand place en chantant des chants religieux. On s'apprête à brûler une sorcière sur un bûcher.
- Vous la sauvez, allez en 20
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- Vous la livrez à ses poursuivants, allez en 21
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Histoire dont vous êtes le héros : Le vieux roi malade 18

18
Triste, vous errez durant des semaines à la recherche du remède. Vous finissez par décider de rentrer chez vous. A votre retour, le roi est mort, vous avez échoué et les médecins n'ont pas trouvé de médecine efficace. Furieux, vous menacez de les faire brûler vif avant de les renvoyer.


FIN

Pour tenter votre chance: CLIQUER

Histoire dont vous êtes le héros : Le vieux roi malade 17

La princesse accepte de vous épouser. Vous ne savez où chercher la potion et décidez de rentrer chez vous. Vous épousez la princesse et quelques temps après, le roi meurt, faute d'un remède efficace. Votre épouse vous dit alors qu'elle est un peu sorcière et qu'elle avait le nécessaire pour fabriquer un remède dans son château mais il est trop tard. Vous auriez dû lui faire confiance.

FIN

Histoire dont vous êtes le héros : Le vieux roi malade 16

La princesse rit et vous annonce qu'elle a des dons de guérison, elle vous concocte un remède et vous partez sur un cheval qui errait dans la cour. Vous sauvez votre père, épousez la princesse et vivez heureux jusqu'à la fin de vos jours.


FIN

Histoire dont vous êtes le héros : Le vieux roi malade 15

Une claque retentit bruyamment. Surpris, vous portez la main à votre joue qui commence à vous faire souffrir. Deux yeux décidés vous fixent tandis qu'une voix hurle. De quel droit embrassez-vous une jeune fille endormie, sans défense et sans son consentement ? Furieuse, la princesse vous chasse, elle vous remercie d'avoir brisé le sortilège mais elle ne veut plus entendre parler de vous.
Allez en 18.

CLIQUER

Histoire dont vous êtes le héros : Le vieux roi malade 14

Lorsque vous regagnez la chambre de la princesse, vous remarquez une console. Comme si elle n'attendait que vous, une lyre y est posée. Vous la prenez avec vous pour réveiller la princesse d'un petit air à la mode que vous utilisez d'ordinaire pour tenter de séduire les dames. La jeune fille ouvre les yeux et vous sourit ; vous vous plaisez et décidez de vous marier. Elle vous raconte son histoire et vous parle du sortilège dont elle a été victime dix ans plus tôt. Elle a dormi, solitaire, dans son palais en attendant que quelqu'un rompe le charme qu'une méchante fée lui a lancé, jalouse de sa jeunesse et de son insouciance. Lui parlez-vous du but de votre quête ?
- Oui, vous lui faites confiance. Allez en 16.
CLIQUER

- Non, elle vous est inconnue, on n'est jamais trop prudent. Allez en 17.
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Histoire dont vous êtes le héros : Le vieux roi malade 13

Vous explorez le château, il est désert. L'écho de vos pas se répercute à l'infini, Votre épée à la main, vous guettez les bruits et les ombres de peur de voir un monstre surgir mais rien de tel ne se passe ; C'est à croire qu'il est victime d'un sortilège. Vous décidez de retourner dans la chambre de la princesse.
Allez en 14.

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Histoire dont vous êtes le héros : Le vieux roi malade 12

Vous embrassez la princesse endormie. Elle soupire et ouvre les yeux. Allez en 15.
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Histoire dont vous êtes le héros : Le vieux roi malade 11

Vous arrivez dans le château désert et en parcourez les pièces. Vous trouvez de la nourriture dans la cuisine. Un verre de vin et un ancêtre du sandwich à la main, vous le visitez. Dans une chambre, vous trouvez une (belle) princesse endormie.
- Vous l'embrassez d'un tendre baiser. Allez en 12. CLIQUER

- Vous continuez d'explorer le château, vous la réveillez plus tard. Allez en 13. CLIQUER

- Elle vous plaît pas, vous êtes marié/fiancé, vous préférez les hommes ou éveiller votre belle d'un tendre baiser, ce n'est pas pour vous . Bref, vous n'avez pas envie de l'embrasser. Allez en 13. CLIQUER

Histoire dont vous êtes le héros : Le vieux roi malade 10

Des hurlements vous glacent le sang. Alourdi par le trésor, votre cheval fatigué tente de fuir les loups mais il est ralenti dans sa course. Effrayé, il ne vous obéit plus et menace de cabrer à tout instant.
Allez en 24.

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Histoire dont vous êtes le héros : Le vieux roi malade 9

Vous marchez durant des heures, épuisé par votre combat et assoiffé. Vous trouvez enfin une source où vous vous désaltérez. Au loin, vous apercevez un château. Allez en 11. CLIQUER

Histoire dont vous êtes le héros : Le vieux roi malade 8

Fou de douleur, le dragon fuit, il n'a pas l'habitude qu'on lui résiste.
- Vous vous emparez de son trésor. Allez en 10. CLIQUER
- Vous le laissez, ce n'est pas le but de votre quête. Allez en 9. CLIQUER

Histoire dont vous êtes le héros : Le vieux roi malade 7

Une fois près du dragon qui continue à vous arroser de ses flammes, vous tentez de le tuer.
- Vous tentez de lui couper la tête. Allez en 6 CLIQUER
- Vous lui transpercez le pied de votre épée. Allez en 8. CLIQUER

Histoire dont vous êtes le héros : Le vieux roi malade 6

Il vous voit et vous passe au barbecue. Allez en 24.

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Histoire dont vous êtes le héros : Le vieux roi malade 5

Le bouclier en main, vous approchez courageusement du monstre. Le métal chauffe mais vous tenez bon et courez sans réfléchir. Allez en 7

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Histoire dont vous êtes le héros : Le vieux roi malade 4

Vous bandez votre arc et visez en plein dans la gueule ouverte du dragon en espérant lui transpercer la gorge ou le cerveau. Allez en 6. CLIQUER

Histoire dont vous êtes le héros : Le vieux roi malade 3

Vous vous dites qu'après tout, vous êtes chevalier, armé et fils de roi. Vous devez faire preuve de courage pour mériter que votre nom soit chanté dans les chansons pour les siècles à venir. Si vous voulez sauver votre père et vous montrer digne de lui succéder, ce n'est pas un dragon qui va vous arrêter. Vous prenez votre courage à deux mains et affrontez le dragon avec
- Votre arc. Allez en 4 CLIQUER
- Votre épée et votre bouclier. Allez en 5 CLIQUER

Histoire dont vous êtes le héros : Le vieux roi malade 2

2
Effrayé par les flammes et les rugissements du dragon, vous fuyez droit devant vous.
Allez en 19.
CLIQUER

Histoire dont vous êtes le héros : Le vieux roi malade 1

Une fois n'est pas coutume, pour une fois, vous êtes aux commandes. J'ai cette idée depuis pas mal de temps mais je cherche comment l'organiser en pratique. Je tâtonne... J'adorais ce genre d'histoire étant plus jeune. Cette version est simplifiée.

Il était une fois dans un pays lointain, un vieux roi malade. Le fils du roi décida, un matin, de quitter le château pour trouver un remède. Les plus grands savants avaient déclaré son cas désespéré et le jeune homme ne pouvait se résoudre au pire. Après avoir embrassé son père avec tendresse, il partit sur son fier destrier. Après quelques heures de voyage, il tomba nez à nez avec un dragon cracheur de feu.
Vous êtes le fils du roi (oui, c'est vous le héros!!), que faites-vous?

- Vous fuyez sans demander votre reste. Allez en 2 CLIQUER
- Vous l'affrontez. Allez en 3 CLIQUER

jeudi 9 février 2017

Nanowrimo Novembre 2016: La caverne


Un jour d'été, Eglantine-Roselis s'ennuie tandis qu'elle se promène dans la bois proche de sa maison. Elle rêve en voletant par-ci par-là en sentant les fleurs en ce jour de printemps. Curieuse comme toujours, elle voit devant elle un terrier qui lui est inconnu. Elle se dit qu'il n'est pas prudent de visiter un trou dans le noir quand on est seule, sans arme et que l'on mesure dix centimètres mais la curiosité l'emporte. A pas timides, elle avance les bras devant elle dans le noir.

Il n'y a rien devant elle et elle se dit qu'elle est stupide de perdre son temps à cette exploration. Qu'espère-t'elle donc trouver ? Un trésor ? Elle risque de ne trouver que des ennuis. Dans le noir, elle écoute mais elle n'entend rien. Pas rassurée, elle se retourne vers l'entrée pour s'assurer qu'elle peut sortir en cas de problème.

Elle continue à avancer mais s'arrête quand il lui semble entendre un bruit de pas rapides. Elle écoute mais n'entend rien. Elle se décide à continuer à avancer, elle se dit que s'il lui arrive quelque chose, elle sera vraiment stupide d'avoir tenté cette exploration qui n'a certainement rien d'intéressant.

Dérangée par la petite fée, elle attaque et cherche à la mordre. Horrifiée, Eglantine-Roselis sent un courant d'air, c'est l'extérieur, la liberté, le salut et elle court de toutes ses jambes vers la sortie en jetant des cailloux qui jonchent le sol derrière elle. Elle vole de toute la force de ses ailes quand elle se dit que ce serait un bon moyen d'échapper à un animal terrestre quel qu'il soit. Dans sa panique, elle n'y avait même pas pensé !

Le bruit derrière elle se fait plus proche, on la suit de plus près que tout à l'heure mais heureusement la caverne est en ligne droite et ne présente pas de coude. Enfin, la petite fée est dehors et elle voit avec horreur une tégénaire de dix centimètres. Elle se gourmande quand elle se rend compte qu'elle a dérangé une énorme araignée qui aurait pu la mordre. Quelle imprudence mais en même temps, quelle aventure ! Eglantine-Roselis ne se rassure tout à fait que quand elle voit l'énorme araignée rentrer dans son antre.

Parcae

   Nona file sa trame en un long fil ininterrompu. Penchée sur son ouvrage, la tête garnie d'une couronne de sept étoiles, elle file, sa quenouille à la main.Le fil descend jusqu'à Terre où il s'étale en un tas informe. Sa robe multicolore où le bleu domine s'étale autour d'elle alors qu'elle file inlassablement.

   A ses côtés, Decima démêle le fil pour l'enrouler autour des fuseaux éparpillés autour de sa robe rose parsemée d'étoiles.

   Assise à ses pieds, Morta coupe les fils trop longs dépassant des pelotes de tailles inégales qui ont roulé autour d'elle. Elle les mesure consciencieusement et les coupe de ses ciseaux inexorables.
Les parques réunies font et défont inlassablement les trames des vies humaines.

mercredi 8 février 2017

Caméra cachée

Il va se coucher en laissant la caméra tourner. Epuisé, l'étudiant en cinéma s'écroule sur le lit en désordre de son minuscule studio. Quelques minutes plus tard, il ronfle enroulé dans une couverture. Il finira son projet demain.

Le lendemain, il s'éveille tard, l'esprit encore embrumé de sommeil. En ce dimanche ensoleillé, il pense qu'il aura le temps de finir son projet avant l'évaluation du lundi. Il a pris beaucoup de retard ces derniers mois et il risque de manquer son année.

Ce n'est qu'à midi qu'il se souvient de la caméra et de son projet en retard. Devant son petit-déjeuner tardif, il visionne les prémices de son projet. Une demie-heure plus tard, après s'être dit que son début de projet est mieux que dans son souvenir, la lumière s'éteint. C'est le moment où il est allé dormir. Il avance la main pour éteindre la caméra quand il entend un bruit de frôlement et perçoit une ombre à l'écran. Il y avait quelque chose dans la pièce.

Inquiet, il balaye la pièce du regard. Il ne perçoit rien, ni bruit, ni présence. A minuit, ses couvertures volent en travers de la pièce et il entend un rire.

mardi 7 février 2017

Une fée dans la neige

La fée court dans la neige. Sa robe blanche à larges manches se mêle à la neige qui vole sous ses pas. Elle se retourne en pleine course, elle zigzague entre les arbres avec un rire cristallin.

Le chasseur la suit, fasciné par cette apparition féerique. Il s'enfonce dans les bois à sa suite, gelé par le vent glacé et trempé par la neige.

Leur rire emplit la forêt et s'élève entre les arbres. Au détour d'un chemin, le chasseur se retrouve seul, l'apparition s'est envolée.

lundi 6 février 2017

Le retour de lady Pinkstone

 Défi:
500 mots
tableau/ témérité/ rose

  Arrivé par une nuit pluvieuse au manoir de Lord Pinkstone, je regardais la bâtisse en pierre rose, nommée ainsi en hommage au propriétaire à la faveur d'un éclair. Le majordome me mena dans l'office où je pris un repas rapide avant de rejoindre ma chambre. Je ne verrais les enfants dont je suis le précepteur que demain matin ainsi que mon employeur.

   Le lendemain matin, rasé de frais, je rejoignis l'office pour déjeuner et faire la connaissance des employés du manoir.
- Ah, vous êtes dans la chambre de pierre rose ! Le propriétaire du château la fit construire pour son épouse qui disparut mystérieusement, une nuit.
- Est-ce une légende ou a-t'elle fui avec un amant ?
- Non, c'est un mystère mais certainement pas une légende.
- Les invités qui y dorment vivent donc d'étranges nuits ?
- Personne n'y dort depuis son décès, il y a trois cent ans environ. Mais le bâtiment se dégrade donc on vous l'a allouée pour l'instant.

   Le soir venu, après avoir rencontré le lord et ses deux enfants, je rejoignis ma chambre. Je restais de longues minutes à contempler le tableau représentant lady Pinkstone, une très belle jeune femme aux cheveux noirs et à la peau de lait. La dernière fois qu'on l'avait vue, elle venait d'entrer dans cette pièce. J'en fis rapidement le tour sans rien trouver d'intrigant.

   A minuit, je fus réveillé par un frôlement près de moi. Une faible lueur provenait de la cheminée, un passage secret s'était ouvert. Surpris de ma témérité, je pris un bougeoir et m'y enfonçais après avoir placé une bûche en travers de la porte. Quelques minutes plus tard, j'entendis la porte se refermer puis buter contre la bûche. Inquiet, je continuais jusqu'au bout.
Gravé dans la pierre, j'y trouvais un curieux récit :
«  4 juillet 1523
Moi, lady Rowena Pinkstone me retrouve enfermée à jamais en ce lieu. J'ai voulu rejoindre mon amant, le jardinier pour fuir loin de ce lieu par un passage secret. Or, il est muré et je n'ai pas bloqué la porte. Puissiez-vous avoir pitié de mon âme si vous me trouvez en ce lieu. ».

   Je regagnais ma chambre, avec la chair de poule ; incapable de dormir, je me décidais à réveiller le lord. Il se rendit immédiatement dans la pièce et examina la tombe. Je ne vis qu'à ce moment-là, le squelette allongé près de l'inscription.
- Je vais vous ouvrir une autre chambre et je prendrai mes disposition pour lui donner une sépulture décente dès demain.
En quittant la pièce, mon regard se posa sur le portrait de la morte, je répondis à son sourire et sortis. Sitôt la porte refermée, une silhouette féminine passa dans la chambre déserte. Elle fit le tour de son ancienne chambre comme si elle l'examinait en détail, envahie de souvenirs d'une autre époque.

dimanche 5 février 2017

Changement de décor

 La sirène chantonne en peignant ses longs cheveux au clair de lune. Le vent léger fait frissonner sa peau mouillée mais elle n'y prend pas garde. Les yeux dans le vague, elle chante ses espoirs de voir sa vie changer.
Monotone est sa vie sous l'océan, les jours passent l'un après l'autre. Elle se nourrit de coquillages et d'algues, nage entre deux eaux en évitant de se faire attaquer par un requin ou prendre dans le filet d'un chalutier.

  Un paquebot fait sonner sa sirène et la créature marine le regarde sortir du port en un lent ballet. Prise d'une inspiration, elle le rejoint de toute la force de ses nageoires et s'agrippe à une poignée située sous la coque.

  Des semaines durant, elle reste agrippée à la coque de jour comme de nuit. Durant les escales, elle dort la main autour de la poignée qui la relie à son navire. Elle chasse également durant ces intermèdes, la corde enroulée autour de la taille pour que le bateau ne parte pas sans elle, si elle n'entendait pas la sirène.

  Amaigrie et affaiblie, la sirène dépérit au fil des semaines. Un jour, le bateau ne repart pas, il est dans un port inconnue et elle entend des marins s'affairer dans les cales et parler, rire. Elle comprend qu'elle est arrivée à destination.

  Epuisée, elle nage jusqu'à trouver une grotte sous-marine pour dormir jusqu'à la nuit où elle se décide à quitter le port. Revigorée, elle s'éloigne de la civilisation humaine et nage pour explorer son nouvel environnement. Au petit matin après une nuit d'exploration, le soleil se lève sur une île des mers du sud entourée d'un lagon.

samedi 4 février 2017

Perdu dans la ville

Le petit garçon, perdu,
Avançait droit devant lui.
Il avait suivi un ballon,
Remonté la rue.
Puis il avait continué encore et encore,
A la poursuite de son ballon envolé.
Il l'avait retrouvé
Sous une voiture.
Courageux,
Il marchait depuis des heures,
A la recherche
De sa maison,
Tandis que le soir tombait.

vendredi 3 février 2017

Ronde folle

Le temps passe
En une ronde folle ;
Il s'envole
Et trépasse.

Il vole vers les étoiles
Et emporte les souvenirs
Dans sa toile
Et les garde prisonniers pour les jours à venir.

Parfois, un souvenir se libère
Et volette dans les cieux de la mémoire.
Echo d'un passé éphémère,
Il murmure son histoire.


jeudi 2 février 2017

Rêve de pirate

   Le pirate est face à un coffre empli de pièces d'or, il est riche et va pouvoir prendre sa retraite dans une île des Caraïbes sans avoir à s'inquiéter de son avenir ! Il saute dans la pièce tout à sa joie en jouant avec une pièce d'or. Fini de craindre les corsaires ou les gardes du roi, fini de toujours se battre avec d'autres pirates, fini de risquer sa peau tous les jours dans l'espoir d'arraisonner une cargaison intéressante et surtout, fini de devoir surveiller son équipage cosmopolite et pas toujours obéissant. Il va pouvoir prendre sa retraite !

   Une vague vient le mouiller, il se réveille en sursaut. Il n'y a pas de coffre aux trésors près de lui, il n'est ni riche ni puissant. Il est seulement abandonné sur une île déserte, seul depuis une semaine sans possibilité de fuir cet ilôt désert, bien que charmant. Il soupire et essaye de ne pas repenser au moment où son équipage l'a abandonné sur cette terre pour s'approprier son bateau. Depuis, ils se sont certainement entretués pour décider du commandant de l'équipage. Cette mutinerie ne leur aura servi à rien en fin de compte car il ne leur a pas dit que le navire prend l'eau, fragilisé par le rocher sur lequel ils ont buté la veille. A l'heure qu'il est, ils doivent être en pleine mer, en train de s'enfoncer inexorablement dans l'eau. Ils ont détruit les canots de sauvetage pour l'empêcher de s'échapper...