J'ai entamé le Nanowrimo avec de bonnes connaissances d'un forum. L'objectif est d'écrire 50 000 mots en un mois. Cela fait 1667 mots par jour, c'est peu si on a beaucoup de choses à dire mais ça peut devenir laborieux si comme moi, on veut continuer un récit commencé lors du dernier nanowrimo, retravaillé continuellement ensuite. J'ai enfin tiré le meilleur de mon clavier, je ne le relirai pas avant la mi-décembre (je me suis promis de le finir d'ici la fin de l'année pour passer à la suite). Le délai va être un peu serré. Du coup, je passe à un autre projet pour les 10 500 mots restants. Après une soirée de réflexion, ce sera une série de nouvelles diverses et variées.
Voici le premier texte écrit aujourd'hui. Il fait 1 066 mots sachant que pour arriver à 50 000 mots, il faut en écrire 1 667 par jour en moyenne. Désormais, il me faut en écrire 500 quotidiennement en comptant ce texte pour parvenir à mon objectif. J'ai travaillé très dur au début du Nano en m'interdisant de faire moins de mots que les 1 667 prévus (donc j'en ai fait plus tous les jours, d'autant plus quand je partais sur une bonne idée que j'exploitais jusqu'au bout). On m'a dit que c'était un peu trop mais j'ai bien avancé, mon récit initial n'a plus rien à voir avec ce qu'il est maintenant sur mon gros projet qui sera corrigé à tête reposée. Mais ça en valait la peine; j'ai pris de l'avance et maintenant, je peux m'amuser. Peut-être que de bonnes choses en ressortiront au final...
Eglantine-Roselis
Eglantine-Roselis, petite fée se promène en voletant de branche en
branche dans le pommier en fleur de ce jour printanier. L'air chaud
l'enveloppe et joue dans ses longs cheveux couleur de miel. Elle erre
sans but dans le jardin embaumé et ensoleillé. Elle s'ennuie et
pour s'amuser suit le chat, Riagal, valeureux roi, en Irlande du
moins.
Le félin au pelage gris quitte le jardin et s'enfonce dans la forêt
proche. Eglantine-Roselis hésite, elle est si petite, elle craint
toujours la forêt mais la présence du chat tout en griffes et en
crocs la rassure. Elle le suit dans sa promenade sylvestre en volant
derrière le chat qui ne l'a pas sentie car le vent est du bon côté.
Riagal suit le chemin à petits pas souples, en furetant ça et là,
il recherche un animal quelconque à chasser, il s'ennuie dans le
jardin ! Un écureuil imprudent furette dans les feuilles mais
il entend le chasseur arriver et grimpe à un tronc d'arbre en
quelques bonds. Le chat, vexé, continue son chemin la tête et la
queue haute, il n'aime pas les écureuils de toutes manières !
Ils s'enfoncent dans la forêt jusqu'à une petite clairière où
Riagal s'étend au soleil. Il s'étale de tout son long et s'endort.
Eglantine-Roselis s'assied sur une branche haute et profite de la vue
qu'elle a de là-haut. Le chat lui semble si petit, si solitaire au
milieu des arbres. Après un quart d'heure de sieste, il décide de
rentrer, cette promenade en forêt ne lui dit plus rien car il n'y a
rien à chasser. Il ne va quand même pas chasser les papillons, tout
de même ! Intriguée, la fée qui s'était assoupie sur sa
branche se redresse en entendant un bruit de pas. Oh, le chat s'en
va ! De nouveau, elle le suit à distance. Le chat finit par
rentrer par sa chatière, cette promenade ne l'a pas amusé plus que
ça, il préfère s'installer sur un fauteuil pour dormir dans le
salon douillet.
Eglantine-Roselis qui a eu un moment d'inattention car elle a suivi
un papillon des yeux, retrouve le jardin fleuri mais ne voit pas le
chat. Où a-t'il bien pu disparaître ? Elle fait le tour du
jardin mais il reste invisible. Ah, il est là ! Par la fenêtre,
elle le voit qui s'est étalé sur un fauteuil pour se reposer de sa
promenade dans la forêt. Mais comment a-t'il bien pu entrer ?
Les portes et fenêtres sont toujours fermées et elle ne voit pas
l'humain dans les parages. Intriguée, elle fait le tour du bâtiment,
elle aimerait tant rentrer dans la maison du chat et de l'humain !
Il y a tant de choses à voir qui l'intriguent ! Elle va jusqu'à
la cheminée mais elle est fermée par une grille qui l'empêche de
passer. Elle refait le tour de la maison en étudiant minutieusement
chaque porte et chaque fenêtre mais il n'y a pas le moindre
interstice pour entrer dans ce royaume merveilleux qu'est la maison
de l'humain. Tout en haut sous le rebord du toit, un tout petit trou
la laisse enfin passer.
Émerveillée, la petite fée volette dans la pénombre du grenier où
elle a atterri, il y a tout un bric-à-brac d'objets divers et
variés : des chaises, des piles de livres en équilibre
précaire ou encore des vases posés sur une table. Le tout est
couvert de poussière. Eglantine-Roselis fait rapidement le tour du
grenier car ce qui l'intéresse est au-dehors de celui-ci. Elle peine
à passer sous la porte mais y parvient enfin. Toute en joie, elle
n'a q'une pensée en tête : « Je suis dans la maison d'un
humain !! » et en oublie momentanément toute prudence
élémentaire. Heureusement pour elle, rien ne vient l'attaquer.
Intriguée, elle continue son exploration mais toutes les portes de
l'étage sont fermées. Elle passe sous chacune d'elle mais rien
d'intéressant ne s'y trouve : une salle de bain, des toilettes
et une chambre en désordre avec un lit, une armoire, une table de
chevet avec une lampe et des livres entassés par terre en piles qui
forment un labyrinthe de livres.
Eglantine-Roselis descend l'escalier marche après marche, elle
s'amuse de les descendre une à une la force des bras même si cela
lui prend du temps. Elle se retrouve dans un grand salon qui sert de
salle à manger. Elle n'y voit rien d'intéressant, hormis le chat
qui dort sur un fauteuil, roulé en boule, son ronronnement est
apaisant et la petite fée se laisse bercer par ce son. Bientôt,
elle reprend son exploration et entre dans le bureau de l'écrivain.
Penché sur un tas de feuilles, entouré de feuilles de papier
tombées au sol ou roulées en boule, il semble réfléchir. La
petite fée est intriguée par ce qu'il peut bien faire et elle
volette silencieusement jusqu'au bureau de l'homme à lunettes et à
la chevelure bouclée qui lui arrive aux épaules. Posée sur un
livre, elle se penche sur son travail et tente de déchiffrer son
écriture qui est plus un gribouillis que des lettres déchiffrables.
Du coin de l’œil, l'écrivain a dû la voir bouger car il se met
soudain à hurler :
- UN
PAPILLON !!! SORS, SORS, SALE BÊTE !
Eglantine-Roselis
sursaute et s'envole affolée. Elle vole aussi haut qu'elle le peut
pour échapper à l'écrivain qui hurle toujours en la pourchassant
avec un journal enroulé sur lui-même. Elle cherche désespérément
une sortie mais il a fermé la porte par réflexe. Coincée, elle est
coincée dans cette pièce sauf si...
Prenant
son courage à deux mains, elle fond sur l'écrivain et lui tourne
autour, l'agace. Puisqu'il a peur d'elle, elle a décidé de
l'effrayer pour qu'il la libère ! Elle revient vers la porte
tout en restant hors de sa porte. Comme prévu, l'écrivain ouvre la
porte et s'écarte pour rester à distance. Eglantine-Roselis vole
aussi vite qu' elle le peut vers la sortie, elle ne se souvient
plus bien par où elle est entrée et tourne en rond. La bonne
nouvelle, c'est que l'homme à lunettes, toujours effrayé s'est
enfermé dans son bureau sans doute dans l'espoir qu'elle finisse par
s'en aller d'elle-même. Ah, enfin, elle finit par retrouver
l'escalier et le chemin du grenier. Elle vole vers la liberté et
ressort, libre dans l'air pur et le jardin toujours aussi ensoleillé.